Le Grand Conseil neuchâtelois est le seul parlement cantonal romand où les femmes sont majoritaires. Avec 60% de femmes qui siègent aux côtés de 40% d'hommes, de nouvelles alliances, au-delà des partis, auraient pu être imaginées, notamment pour faire avancer l'égalité ou le droit des femmes. Mais le député UDC Niels Rosselet-Christ confirme que la teneur des débats n'a pas changé: "la présence de plus de femmes dans l'hémicycle ne génère pas une différence significative, que ce soit en termes qualitatifs ou dans les thèmes traités".
Deux objets récemment acceptés pourraient symboliser l'avancée des femmes au pouvoir, puisque dorénavant les protections hygiéniques sont gratuites dans les écoles neuchâteloises et les fonctionnaires cantonaux ont droit à un congé maternité de 4 mois.
Pas de vote genré
Pourtant, en analysant le détail des votes, on constate que parmi les trois femmes de l'UDC ou les 13 femmes du PLR aucune n'a voté en faveur du congé maternité. La députée PLR Béatrice Haeny explique ce refus en bloc des femmes de droite: "ce sont des sujets qui nous parlent et qui ont des conséquences économiques, in fine c'est le contribuable neuchâtelois qui paie, qu'il soit un homme ou une femme". Ce sont Le Centre et les Vert'libéraux qui, au final, ont fait pencher la balance du côté du oui.
Autre exemple, le congé pour l'allaitement a été refusé. Seules deux femmes à droite de l'échiquier politique, chez les Vert'libéraux, ont accepté de le soutenir. Régulièrement, les députées votent de manière partisane et ne s'écartent pas de la ligne du parti comme l'explique la députée PS Martine Docourt Ducommun: "je n'aime pas dire que les femmes sont plus à même au compromis, je crois qu'elles défendent une ligne politique et elles le font avec leur parti".
Miroslav Mares