Selon une projection, les Verts pourraient devenir la deuxième force politique en Suisse d'ici 2023
Les écologistes, aujourd'hui à 13,2%, arriveraient selon cette étude juste derrière l'UDC, et devant un parti socialiste en perte de vitesse. Les autres grands gagnants des prochaines élections fédérales seraient les Vert'libéraux, si l'on en croit toujours l'institut gfs.bern. Côté perdants, on trouverait tous les partis gouvernementaux. Les plus mauvais scores se verraient surtout au PS et au Centre.
Pour obtenir ces prévisions, gfs.bern a extrapolé au niveau fédéral les résultats des partis aux élections cantonales de ces trois dernières années. Il est donc question d'une projection et non d'un sondage, et ces résultats sont à interpréter avec prudence.
Le climat, un thème porteur
Si les Verts ont le vent en poupe, c'est notamment en lien avec la crise climatique, qui revient fort dans l'agenda politique, en particulier les questions autour de l'approvisionnement énergétique du pays liées à la guerre en Ukraine.
Faire une transformation vers une économie post-fossile, ça crée des emplois, ça crée plus d'indépendance, plus de sécurité, ça évite qu'on finance des dictateurs.
Balthazar Glättli, président des Verts suisses, défend ainsi dans l'émission Forum de la RTS que "faire une transformation vers une économie post-fossile, ça crée des emplois, ça crée plus d'indépendance, plus de sécurité, ça évite qu'on finance, année après année, les dictateurs du monde".
Même si le Zurichois est confiant, aux dernières élections cantonales vaudoises et bernoises, la vague verte s'est cependant affaiblie. En outre, les thèmes de prédilection du camp bourgeois, comme la sécurité, le pouvoir d'achat, la migration, tout comme plusieurs thèmes forts des socialistes, devraient rester porteurs ces prochaines semaines. Et les élections fédérales sont dans seize mois, ce laps de temps laissant l'opportunité à un ou plusieurs retournements de situation.
Un siège vert au Conseil fédéral?
Dans le cas de figure d'une nouvelle percée des Verts en 2023, en y ajoutant aussi une montée en puissance des Vert'libéraux, les deuxièmes sièges du PLR et du PS au Conseil fédéral pourraient être menacés, estime l’institut gfs.bern.
Balthazar Glättli espère que son parti "puisse donner un vrai coup de tonnerre en 2023" afin de pouvoir finalement revendiquer en toute légitimité un siège au Conseil fédéral. Les Verts viseraient plutôt un des deux sièges du PLR, plutôt qu’un des deux fauteuils socialistes.
Pour le vice président du Parti libéral-radical Philippe Nantermod, interrogé à ce sujet dans Forum, cette stratégie semble "hasardeuse". Il est selon lui déjà très "compliqué de trouver une collégialité à quatre partis" dans le système actuel, alors "étendre la formule magique" à six partis serait "complexe pour la stabilité du pays".
Sujet radio: Marc Menichini
Adaptation web: Julien Furrer