L'ancien chef de la communication d'Alain Berset aurait fait un séjour en prison

L'arrestation serait intervenue dans le cadre de l'enquête menée par le procureur extraordinaire Peter Marti sur la divulgation d'informations confidentielles dans les médias au sujet de l'affaire Crypto, du nom d’une entreprise suisse de machines de cryptage qui aurait été utilisée par la CIA et les services de renseignements allemands pour intercepter des messages dans le monde entier.

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Le Département fédéral de l'intérieur (DFI) d’Alain Berset et Peter Lauener n'ont pas voulu s'exprimer dans le journal dominical. Le second bénéficie de la présomption d’innocence. Début juin, Peter Lauener, un "spin doctor" réputé, démissionnait après 10 ans passés au DFI, laissant entendre qu'il souhaitait donner une nouvelle orientation à sa carrière. Il dirigeait la communication du département depuis 2019.

A la fin du même mois, le magazine "Weltwoche", proche de l’UDC, affirme que l'ancien journaliste serait visé par une procédure pénale pour violation du secret de fonction. En novembre 2020, un rapport sur l'affaire d'espionnage Crypto avait fini dans les mains de la presse. La délégation des commissions de gestion du Conseil national et des Etats avait alors porté plainte, chargeant un procureur extraordinaire de trouver le responsable de la fuite.

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Une mesure adaptée?

Une détention préventive vise notamment à éviter la destruction de documents importants qui pourraient compromettre l'avancée de l'enquête ou éviter que le prévenu contacte d'autres personnes liées à l'affaire pour s'arranger sur une version des faits.

Des parlementaires et des experts interrogés par la RTS s’interrogent sur la proportionnalité d’une détention préventive, car la violation du secret de fonction ne figure pas parmi les infractions les plus graves. Certains pointent du doigt le profil tenace de Peter Marti, le procureur extraordinaire en charge de l'enquête, qui a la réputation de ne pas ménager ses efforts.

Interprétation politique

À gauche, on ne peut s'empêcher de faire une lecture politique de l'affaire. La "Weltwoche" est un hebdomadaire affilé à l'UDC. Peter Marti est un ancien juge et député de ce parti et sa nomination a été décidée par l’Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération, elle-même présidée par une UDC. Le parti chercherait donc à jeter le discrédit sur le conseiller fédéral socialiste Alain Berset à une année des élections fédérales.

Le camp adverse, lui, rejette ces hypothèses, rappelle que Peter Marti est respecté au-delà de son parti pour son intégrité et salue sa persévérance dans l'enquête, là où d'autres auraient déjà classé le dossier. Soulignons que, dans cette affaire, le conditionnel reste de mise et que de nombreuses zones d’ombres doivent encore être éclairées.

>> Voir aussi l'analyse de Thierry Clémence dans le 19h30 :

Sujet radio : Céline Fontannaz

Adaptation web : Antoine Michel avec ats