Pour l'instant, l'OFSP ne s'attend pas à un danger pour la population et les données épidémiologiques nationales et internationales indiquent une limitation des foyers de variole du singe. Le groupe de population le plus concerné actuellement sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
L'OFSP part du principe qu'il y aura une augmentation nette du nombre d'infections en Suisse, aussi parmi d'autres groupes de population. Il dit continuer de suivre la situation de près, en accord avec les cantons, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et l'Organisation mondiale de la santé.
Un vaccin pas autorisé en Suisse
Concernant la vaccination, certains pays ont décidé de vacciner préventivement contre cette maladie, à l'image de la France la semaine passée. Céline Gardiol, cheffe de section du programme de vaccination et contrôle de l'infection à l'OFSP, estime jeudi dans La Matinale que la situation en Suisse est un petit peu différente, car le vaccin disponible en France, Imvanex, n'est pas autorisé en Suisse. L'entreprise pharmaceutique qui le produit n'en a jamais fait la demande auprès de Swissmedic.
Céline Gardiol précise qu'une stratégie de vaccination est actuellement à l'étude, notamment pour savoir à quelle frange de la population la vaccination pourrait être proposée, et que l'OFSP est en train d'évaluer si ce vaccin peut être acheté au niveau fédéral.
Eviter la stigmatisation
La variole du singe est une cousine moins dangereuse de la variole, éradiquée depuis une quarantaine d'années. La maladie commence par une forte fièvre et évolue rapidement vers une éruption cutanée avec formation de croûtes. La maladie infectieuse est transmise à l'espèce humaine par d'autres espèces animales, probablement des rongeurs (zoonose). Une transmission d'humain à humain est également possible, par les contacts directs via la peau ou les habits.
Comme les personnes les plus touchées sont les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, tout l'enjeu est aussi de protéger au mieux ce groupe, sans le pointer du doigt.
Florent Jouinot, de la coordination régionale de l'Aide suisse contre le sida, relève que les prides et les festivals communautaires rassemblent beaucoup de gens et que dans ces contextes-là, la proximité physique, avec le torse nu, des enlacements ou des rapports sexuels, sont propices à la transmission des agents pathogènes.
Si la prévention est importante, la prise en charge des patients l'est aussi. Et, selon Florent Jouinot, elle n'est pour l'instant pas idéale: un isolement de 21 jours en cas de diagnostic positif "se comprend du point de vue sanitaire, mais, du point de vue social, il amène un outing, la révélation de l'orientation sexuelle. Cela peut être dissuasif en vue d'un dépistage."
boi avec Camille Degott et ats