Les Conventions de Genève de 1949, documents clés du droit international de la guerre, contiennent une disposition spéciale pour les Etats neutres, qui s'appliquerait, selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Dans le cas où un pays neutre soigne des soldats blessés d'Etats belligérants, il doit veiller à ce que les soldats, une fois guéris, "ne puissent plus participer à des opérations de guerre", précise les Conventions.
Le DFAE préfère donc apporter son aide directement en Ukraine, en appuyant les hôpitaux sur place. Contacté par la RTS, le Comité international de la Croix-Rouge mentionne qu'il n'y a pas d'obligation, pour les états tiers, d'accueillir des blessés de guerre. Mais sous la Coupole fédérale, l'argumentaire de la Confédération déçoit certains parlementaires.
Distinguer les civils des militaires
"Dans l'attente d'avis juridiques plus poussés, la Suisse pourrait accueillir des civils: des femmes, des enfants. Cela ne toucherait aucunement la question de la neutralité, et puis cela enlèverait un poids aux autorités ukrainiennes et allégerait la fardeau des pays frontaliers qui assument déjà énormément dans ce conflit", commente le conseiller national (Les Verts/GE) Nicolas Walder, lundi dans le 12h30 de la RTS.
Si la Suisse n'accueille pas, non plus, de blessés civils, malgré sa tradition humanitaire, c'est parce qu'il serait difficile de les distinguer des militaires, estime le DFAE. Toutefois, d'autres pays neutres ont fait des choix différents. L'Autriche, par exemple, a promis en mai dernier d'accueillir jusqu'à une centaine d'Ukrainiens gravement blessés. Mais à ce jour, seules trois personnes ont été prises en charge dans des hôpitaux autrichiens.
Marielle Savoy/vajo