L’engagement de femmes aux postes à responsabilités doit être une priorité pour les 27 entités proches de la Confédération. Le Conseil fédéral leur a fixé un objectif: avoir 40% de femmes au minimum dans leurs organes de direction d'ici fin 2023. La majorité y arrive déjà et certaines, comme le domaine des EPF ou le Musée national, comptent même plus de femmes que d'hommes à leur tête.
Onze organisations restent en revanche encore loin de cet objectif. Parmi elles se trouvent les plus grandes entreprises de service public: la Poste, les CFF, la SSR, Swissmedic, la FINMA ou encore Suisse Tourisme sont en-dessous des 40%. La branche internationale de l’entreprise d’armement RUAG est le bastion le plus masculin, avec une femme pour quatre hommes dans son Conseil d’administration.
"Il faut un coup de pression"
Ces disparités peuvent s'expliquer, selon Anne-Marie De Andrea, responsable de l'information du personnel de l'administration fédérale. "Parmi ces entreprises il y en a de nombreuses qui ont une spécialisation très technique, comme les CFF. C'est peut-être la raison pour laquelle il y a encore beaucoup d'hommes présents dans ces entreprises. Parmi celles qui n'ont pas atteint l'objectif fixé, le pourcentage a quand même augmenté. Et il ne faut pas oublier que ces objectifs doivent être atteints d'ici fin 2023", précise-t-elle.
Toutefois, les chiffres intermédiaires rendus publics fin juin questionnent. La conseillère nationale socialiste grisonne Sandra Locher Benguerel demande de nouvelles mesures: "Ces entreprises doivent être mises face à leurs responsabilités. Elles doivent justifier pourquoi elles n'ont pas encore atteint l'objectif de 40%. Et elles doivent montrer par quelles mesures contraignantes elles entendent atteindre cet objectif d'ici 2023. Il faut un coup de pression et de responsabilisation".
Les Conseils d'administration sont généralement des petits groupes de 5 à 10 personnes. Il suffit donc parfois d’une ou deux nominations pour faire la différence. Une responsabilité qui incombe non seulement aux entités concernées, mais aussi aux départements fédéraux qui les surveillent.
Etienne Kocher/aps