Aujourd'hui, les enseignes lumineuses et les vitrines des commerces sont principalement éclairées par des ampoules LED, qui consomment peu. L'éclairage dynamique, encore peu utilisé, permet de baisser encore un peu plus la consommation en réagissant aux allées et venues des passants.
D'un point de vue énergétique, éteindre les enseignes la nuit aurait donc un impact limité. Mais pour Marc Müller, ingénieur et consultant en énergie, toute mesure, même minime, est bonne à prendre.
Dynamisme des centres-villes affecté
"Par rapport à l’ensemble, l'impact d'une telle mesure n'est pas énorme", concède-t-il. "Mais vu qu'on est dans une course contre la montre pour préserver notre capital énergie d'ici la fin de l'année, chaque kilowattheure gagné aujourd'hui est un kilowattheure qui ne manquera peut-être pas en hiver."
D'autant que, selon lui, il s'agit de la mesure probablement la moins douloureuse, qui pourrait obtenir facilement un consensus. Mais elle a aussi ses détracteurs. Les entreprises craignent de perdre un outil publicitaire. Et les milieux touristiques insistent sur l'intérêt de ces publicités pour renvoyer l’image d’une cité animée et attractive.
Motion au Parlement
Certains cantons y réfléchissent toutefois depuis quelques années, du moins pour les zones non-touristiques. Le spectre d’une pénurie d’électricité pourrait accélérer la mise en œuvre. Le Parlement fédéral devra en outre se prononcer sur une motion de l'écologiste Christophe Clivaz, déposée en décembre dernier et qui souhaite interdire l'éclairage nocturne des enseignes commerciales dans tout le pays.
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De l'Allemagne à l'Italie en passant par l'Autriche, les gouvernements appellent la population et l'industrie à faire des efforts d'économies. En Suisse, plusieurs plans existent ou sont à l’étude, mais le président de la Confédération Ignazio Cassis estime qu'il n'y a pas besoin de prendre ce chemin pour l'instant.
Valentin Emery/jop
Mesure déjà prise à Val-de-Ruz (NE)
Dans la commune de Val-de-Ruz, la troisième commune du canton de Neuchâtel avec ses 17'000 habitantes et habitants, les lampadaires s’éteignent la nuit depuis deux ans. Pour son conseiller communal Roby Tschopp, la mesure en vaut la chandelle.