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Hausse alarmante des importations douteuses de chiots en Suisse

La PSA estime que l'importation illégale de chiots de pose un sérieux problème (image d'illustration). [Fotolia - Reddogs]
Hausse alarmante des importations douteuses de chiots en Suisse / Le Journal horaire / 23 sec. / le 19 juillet 2022
L'importation de chiots issus d'élevages potentiellement douteux a massivement augmenté pour la deuxième année consécutive. La Protection suisse des animaux s'en inquiète et demande des mesures à la Confédération.

Un total de 15'136 chiots âgés de 8 à 15 semaines ont été importés en Suisse l'année dernière, explique mardi la Protection suisse des animaux (PSA). Cela confirme la hausse de la demande croissante durant les années de la pandémie.

Environ 2900 chiots de plus ont été importés en Suisse en 2021, alors qu'on avait déjà recensé environ 2700 chiots de plus en 2020, selon les statistiques publiées récemment par la banque de données centrale sur les chiens AMICUS.

Protection vaccinale insuffisante

Outre l'origine douteuse (élevages manquant souvent de respect pour les animaux) et souvent illégale, la PSA estime que l'importation de chiots de moins de 15 semaines en Suisse sans protection vaccinale contre la rage ou avec une protection insuffisante pose un sérieux problème.

Aujourd'hui une simple autodéclaration de la part des vendeurs et des particuliers suffit, regrette la PSA. La règle des 15 semaines comblerait cette faille: seuls les chiens disposant d'une protection vaccinale complète contre la rage pourraient ainsi être importés.

"Hotspot" du commerce sans scrupules

La PSA rappelle que tous les pays de l'UE ont déjà introduit cette règle ou sont en train de la mettre en oeuvre. Comme elle a déjà pu le démontrer par le passé grâce à un travail de recherche intensif, la PSA affirme que la Suisse est devenue un hotspot pour le commerce sans scrupules de chiots.

Pour Nicole Ruch, présidente de la Protection Suisse des animaux, cette situation est intolérable car "la Suisse est en grande partie responsable de l'essor d'une production de chiots à l'étranger qui fait preuve de cruauté à l'égard des animaux", explique-t-elle.

"Une souffrance animale massive"

La PSA dénonce également des "trafiquants de chiens (…) organisés en mafia". Selon elle, ils profitent de cette lacune pour proposer des chiens à la vente, principalement via internet. Ce commerce lucratif, qui se chiffre en millions, génère une souffrance animale massive dans les "pays de production" et dans le "pays acheteur qu'est la Suisse".

La Protection suisse des animaux rappelle aussi que la Suisse est un pays importateur de chiens: plus de la moitié des quelque 60'000 nouveaux chiens enregistrés chaque année provient de l'étranger. Pour l'organisation, l'offre de chiens élevés en Suisse dans des conditions contrôlables et si possible conformes à la protection des animaux est loin d'être suffisamment étoffée pour satisfaire la demande croissante.

C'est pour ces raisons que la PSA demande à la Confédération d'agir rapidement en mettant en oeuvre de toute urgence la règle des 15 semaines.

ats/oang

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