A 1850 mètres d'altitude, sur l’alpage des Bimis dans le Pays d'Enhaut, Ismaël Savoy et son troupeau ont attendu leur ravitaillement en eau avec impatience. "C'est un réel soulagement. Cela faisait plusieurs jours qu'on l'attendait", témoigne le garde-génisses jeudi dans le 19h30.
Au total, pas moins de 4000 litres d’eau ont été héliportés pour les 56 génisses. Ce ravitaillement est essentiel pour ces dernières qui consomment en moyenne entre 60 et 80 litres par jour.
Un système d'approvisionnement à revoir
L'eau qui sera livrée ce jour-là ne suffira toutefois pas pour la saison, comme l'explique Frédéric Ménétrey, secrétaire de la Société fribourgeoise d’économie alpestre. "Il faudra reconduire l'opération plusieurs fois par semaine ou 1 à 2 fois par semaine si les capacités de stockage sont augmentées".
A long terme, c’est tout le système d’approvisionnement en eau des alpages qu’il faudrait revoir impérativement, estime Frédéric Ménétrey. Il plaide pour une amélioration de l'adduction d'eau dans les alpages et des capacités de stockage pour permettre au bétail de rester en altitude.
Eviter la désalpe et les accidents graves
Précipiter la désalpe par manque d’eau: c’est justement le scénario que souhaitent éviter les alpages. Et cela malgré les coûts conséquents engendrés par cet approvisionnement par les airs.
Il s'agit également pour les professionnels d'éviter les accidents graves. En effet, en cas de forte soif, certaines bêtes peuvent vouloir s'échapper des parcs, une perte sèche pour leurs propriétaires.
Le déficit hydrique est plus marqué cette année qu’en 2015 et 2018. D’ici la fin de la semaine, plusieurs alpages connaîtront également un ravitaillement en eau par les airs.
Maurice Doucas et Carine Regidor/hkr