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Les plans canicule permettent de limiter la surmortalité des aînés

Les fortes chaleurs font particulièrement souffrir les personnes âgées. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Les mesures pour protéger les personnes âgées des fortes chaleurs semblent fonctionner / Le 12h30 / 2 min. / le 26 juillet 2022
Les vagues de canicule des deux derniers mois semblent ne pas avoir influé sur la mortalité des personnes âgées en Suisse. C'est parce que les leçons des années record ont été tirées et que les mesures de prévention portent leurs fruits.

Plusieurs cantons, comme Vaud et Genève, ont levé leur plan canicule avec la baisse temporaire des températures. C'en est donc fini des visites à domicile pour les personnes âgées et de leur protection renforcée dans les EMS.

Il est encore trop tôt pour tirer un bilan complet de la surmortalité que l'été caniculaire aura peut-être provoquée. Mais le CHUV, à Lausanne, et les HUG, à Genève, se montrent plutôt rassurants: ils disent n'avoir constaté pour l'instant aucun décès attribuable à la chaleur.

Les deux hôpitaux universitaires ont accueilli quelques patients dont les pathologies chroniques ont pu être aggravées par la chaleur, mais la canicule à proprement parler et ses symptômes spécifiques n'ont pas été des motifs d'hospitalisation.

Interrogée dans le 12h30 de la RTS, Eve Rubli-Truchard, médecin-cadre au service de gériatrie du CHUV à Lausanne, se montre cependant prudente. "On est encore un peu tôt pour tirer des conclusions", a-t-elle souligné. "Les chiffres des précédentes années de canicule montrent que l'on va avoir encore un excès de mortalité chez les personnes vulnérables".

"Un des points importants est l'anticipation"

Reste que les autorités et les milieux sanitaires gèrent mieux les canicules aujourd'hui que par le passé. "Un des points importants est l'anticipation", a relevé Eve Rubli-Truchard. "Depuis plus de dix ans, il y a des plans canicule dans les cantons. Ils sont là justement pour prévenir et c'est là qu'on peut vraiment avoir un impact".

Mais la doctoresse a noté que l'âge n'est pas le seul facteur à prendre en compte. "Ce sont plutôt les facteurs de risque comme des difficultés à se déplacer, à sortir ou l'isolement social. Ce sont des facteurs de risque très importants".

Et la difficulté, souvent, est de convaincre ces personnes-là de la nécessité de prendre des mesures préventives. "Il faut qu'elles soient d'accord d'être visitées, d'être aidées. Beaucoup déclinent les invitations, et ce sont justement celles qui sont le plus à risque. C'est sur ces personnes-là qu'il faut vraiment mettre l'accent de la prévention".

>> L'interview d'Eve Rubli-Truchard dans le 12h30 :

Eve Rubli-Truchard, médecin-cadre au service de gériatrie du CHUV. [CHUV]CHUV
La santé des seniors est-elle mieux gérée lors des canicules récentes? Interview d’Eve Rubli-Truchard / Le 12h30 / 3 min. / le 26 juillet 2022

Retour sur les quatre étés les plus chauds

En 2020, l'Institut Tropical et de Santé Publique Suisse a publié un rapport sur les décès dus à la chaleur en Suisse pendant l'été caniculaire de 2019, en comparaison avec les étés de 2003, 2015 et 2018. Ce sont en l'état les quatre étés les plus chauds depuis le début des mesures en 1864.

Le document indique, sur la base des études réalisées en Suisse, qu'à partir de 30 degrés, le risque de mortalité due à la chaleur est considérable et qu'il augmente à chaque degré supplémentaire. Il fait état de 521 décès supplémentaires en 2019, et 185 en 2018.

>> Lire : La canicule de 2018 a fait 200 morts en Suisse, principalement des seniors

L'été 2003 dans toutes les mémoires

Mais l'été 2003 reste de loin celui des records de surmortalité. Par rapport aux chiffres habituellement relevés à cette période, près de 1000 personnes supplémentaires sont décédées en Suisse entre les mois de juin et août cette année-là. Cela représente une surmortalité de 6,9%.

Depuis, plusieurs mesures de santé publique ont été mises en place. Elles concernent surtout les personnes les plus à risque, à savoir les 75 ans et plus. Et elles s'avèrent payantes particulièrement dans la région lémanique, selon le rapport qui salue la grande attention portée aux personnes vulnérables.

oang avec Deborah Solhbank

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