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Les attaques de l'UDC contre Simonetta Sommaruga divisent la classe politique

Les attaques de l'UDC contre Simonetta Sommaruga divisent la classe politique [Keystone/Ti-Press - Pablo Gianinazz]
Les attaques de l'UDC contre Simonetta Sommaruga divisent la classe politique / La Matinale / 2 min. / le 3 août 2022
Faut-il retirer le dossier de l'énergie des mains de Simonetta Sommaruga? L'appel a été lancé mardi dans la presse par Thomas Aeschi, chef du groupe parlementaire UDC à Berne. Si la gauche dénonce une provocation hypocrite, l'attaque met aussi mal à l'aise à droite.

Convoquer des Etats généraux, changer de ministre ou encore nommer un général de l'électricité: telles sont les revendications exprimées de plus en plus fort par le premier parti de Suisse. Pour l'UDC, Simonetta Sommaruga n'est pas à la hauteur.

Ainsi, dans une interview parue mardi dans le Tages-Anzeiger à l'occasion de la Fête nationale, Thomas Aeschi a demandé à ce que ce dossier soit repris par le ministre des Finances UDC Ueli Maurer. Si la Suisse venait à manquer d'électricité cet hiver, ce serait la faute de la cheffe du département de l'énergie, estime l'UDC.

Un lien de cause à effet qui ne convainc pas le conseiller national PLR Jacques Bourgeois. Le politicien y voit de la politique partisane, une attaque mal dirigée. "Personne n'avait prévu le conflit en Ukraine (…). C'est à nous maintenant de mettre en œuvre ces mesures", a-t-il souligné mercredi dans La Matinale de la RTS.

La faute à la politique de Doris Leuthard?

Au sein même de l'UDC, certains parlementaires se montrent plus prudents. Pour le conseiller national UDC Pierre-André Page, plus qu'une personne, c'est la majorité du Conseil fédéral qui est responsable. Le Fribourgeois partage cependant le ras-le-bol de son chef de groupe.

"Je suis vraiment insatisfait. La stratégie énergétique lancée par Doris Leuthard à l'époque allait complètement à l'envers du bon sens. On voulait fermer les centrales nucléaires sans avoir une autre énergie à proposer", déplore l'élu, qui admet toutefois que les critiques visant directement les personnes ne sont jamais productives.

>> Ecouter son interview dans La Matinale :

Pierre-André Page, conseiller national UDC du canton de Fribourg, s'exprime lors de la session d'automne de septembre 2019 à Berne. [Keystone - Anthony Anex]Keystone - Anthony Anex
Attaque de l'UDC contre Simonetta Sommaruga: interview de Pierre-André Page / La Matinale / 1 min. / le 3 août 2022

D'autres se montrent plus critiques envers le gouvernement. Mais au Centre, par exemple, on évite les attaques personnelles. "Le ton me semble exagéré mais, sur le fond, les critiques sont en partie justifiées. C'est évident qu'on a un problème au niveau de la gestion énergétique", pointe Fabio Regazzi, conseiller national et président de l'Union suisse des arts et métiers (USAM).

"On n'a pas assez investi dans l'efficacité énergétique"

La gauche, elle, défend sa ministre et rejette en bloc les attaques de l'UDC. Le chef du groupe socialiste aux Chambres Roger Nordmann a retourné la balle à l'envoyeur mercredi au micro de la RTS: "C'est de la politique bon marché. Le fait est qu'on n'a pas assez investi dans l'efficacité énergétique et dans les énergies renouvelables, et il se trouve que c'est toujours l'UDC qui s'est opposée aux améliorations des lois dans ce sens", dénonce le Vaudois.

>> Ecouter sa réaction :

L'invité de La Matinale (vidéo) - Bilan de mi-législature (3-6): Roger Nordmann
Attaque de l'UDC contre Simonetta Sommaruga: interview de Roger Nordmann / La Matinale / 1 min. / le 3 août 2022

Face à la crise énergétique, le Conseil fédéral s'est déjà doté d'une organisation de crise. Dès cet automne, il devra répondre à plusieurs interpellations parlementaires au sujet de la sécurité de l'approvisionnement énergétique.

Sujet radio: Etienne Kocher
Adaptation web: Hélène Krähenbühl, Vincent Cherpillod

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