Convoquer des Etats généraux, changer de ministre ou encore nommer un général de l'électricité: telles sont les revendications exprimées de plus en plus fort par le premier parti de Suisse. Pour l'UDC, Simonetta Sommaruga n'est pas à la hauteur.
Ainsi, dans une interview parue mardi dans le Tages-Anzeiger à l'occasion de la Fête nationale, Thomas Aeschi a demandé à ce que ce dossier soit repris par le ministre des Finances UDC Ueli Maurer. Si la Suisse venait à manquer d'électricité cet hiver, ce serait la faute de la cheffe du département de l'énergie, estime l'UDC.
Un lien de cause à effet qui ne convainc pas le conseiller national PLR Jacques Bourgeois. Le politicien y voit de la politique partisane, une attaque mal dirigée. "Personne n'avait prévu le conflit en Ukraine (…). C'est à nous maintenant de mettre en œuvre ces mesures", a-t-il souligné mercredi dans La Matinale de la RTS.
La faute à la politique de Doris Leuthard?
Au sein même de l'UDC, certains parlementaires se montrent plus prudents. Pour le conseiller national UDC Pierre-André Page, plus qu'une personne, c'est la majorité du Conseil fédéral qui est responsable. Le Fribourgeois partage cependant le ras-le-bol de son chef de groupe.
"Je suis vraiment insatisfait. La stratégie énergétique lancée par Doris Leuthard à l'époque allait complètement à l'envers du bon sens. On voulait fermer les centrales nucléaires sans avoir une autre énergie à proposer", déplore l'élu, qui admet toutefois que les critiques visant directement les personnes ne sont jamais productives.
D'autres se montrent plus critiques envers le gouvernement. Mais au Centre, par exemple, on évite les attaques personnelles. "Le ton me semble exagéré mais, sur le fond, les critiques sont en partie justifiées. C'est évident qu'on a un problème au niveau de la gestion énergétique", pointe Fabio Regazzi, conseiller national et président de l'Union suisse des arts et métiers (USAM).
"On n'a pas assez investi dans l'efficacité énergétique"
La gauche, elle, défend sa ministre et rejette en bloc les attaques de l'UDC. Le chef du groupe socialiste aux Chambres Roger Nordmann a retourné la balle à l'envoyeur mercredi au micro de la RTS: "C'est de la politique bon marché. Le fait est qu'on n'a pas assez investi dans l'efficacité énergétique et dans les énergies renouvelables, et il se trouve que c'est toujours l'UDC qui s'est opposée aux améliorations des lois dans ce sens", dénonce le Vaudois.
Face à la crise énergétique, le Conseil fédéral s'est déjà doté d'une organisation de crise. Dès cet automne, il devra répondre à plusieurs interpellations parlementaires au sujet de la sécurité de l'approvisionnement énergétique.
Sujet radio: Etienne Kocher
Adaptation web: Hélène Krähenbühl, Vincent Cherpillod