Le 9 août 1847, le "Spanisch-Brötli-Bahn" - du nom d'une luxueuse pâtisserie livrée à l'époque par le rail vers la ville réformée de Zurich - circulait pour la première fois entre Baden et Zurich, selon un horaire régulier.
Exploitée jadis par l'ancien "chemin de fer du Nord", la liaison sans arrêts de 23 kilomètres durait alors 33 minutes (elle dure aujourd'hui un quart d'heure).
Le fédéralisme, un frein
Outre les obstacles naturels, le fédéralisme helvétique a ensuite freiné le développement du rail, les cantons peinant souvent à se concilier.
Par exemple, dès le début, les intérêts divergents entre les centres économiques de Bâle et de Zurich ont constitué un écueil. Zurich cherchait une liaison avec l'étranger via Bâle, tandis que la cité rhénane souhaitait avant tout une liaison avec le Plateau.
Naissance des CFF à l'aube du 20e siècle
Le boom ferroviaire n'a commencé qu'en 1854, lorsque les chemins de fer ont été confiés à des investisseurs privés. Mais face aux difficultés d'exploitation grandissantes, au manque de rentabilité, et face à la grogne des passagers, les principaux axes ont été nationalisés par votation populaire en 1898. Quatre ans plus tard, les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF) voyaient le jour.
La majorité des chemins de fer régionaux sont toutefois restés en mains privées ou sous la direction de leurs cantons respectifs.
Commémoration avec Simonetta Sommaruga
La commémoration officielle se déroulera de manière similaire à celle d'il y a 175 ans: après une cérémonie de bienvenue à Baden, les invités et les invitées monteront dans un train pour se rendre à Zurich dans l'après-midi.
La ministre des Transports Simonetta Sommaruga et le directeur général des CFF Vincent Ducrot, notamment, y prononceront des discours. L'utilisation de l'historique "Spanisch-Brötli-Bahn" est également prévue.
jop avec ats
La Suisse, excellente mais pas pionnière
L'histoire des chemins de fer suisses est riche en chefs-d'œuvre. Véritable construction du siècle, l'ouverture du tunnel du Gothard en 1882 a changé le paysage européen des transports, assurant à la Suisse sa position de pays de transit entre le nord et le sud du continent. Les tunnels du Simplon et du Lötschberg ont suivi.
Un peu plus de 100 ans plus tard, les tunnels de base du Saint-Gothard et du Lötschberg étaient creusés encore plus profondément dans la montagne, ainsi que celui du Ceneri, parachevant ainsi la nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes (NLFA).
De même, aucun pays n'a été aussi rapide et minutieux que la Suisse dans l'électrification des chemins de fer à partir de 1918. Et l'horaire cadencé introduit en 1982, sous le slogan de l'époque "Un train toutes les heures", était un concept unique en Europe, couvrant l'ensemble du territoire. Et aujourd'hui encore, peu de pays disposent d'un réseau ferroviaire aussi dense que la Suisse.
Des trains arrivés en retard
Mais si l'image de la Suisse est aujourd'hui intimement liée à celle de ses infrastructures ferroviaires, et qu'aucune population en Europe ne prend le train aussi souvent que les Suisses, le pays n'est pas le pionnier du rail. La construction du chemin de fer a même commencé tardivement dans notre pays.
Dès 1802, soit 45 ans avant la Suisse, une première locomotive à vapeur circulait en Grande-Bretagne. En 1825, un premier train public était mis en fonction dans ce pays. Et lorsque les premières lignes ont été ouvertes en Suisse, elles existaient déjà dans presque tous les pays européens.