La Suisse n'a jamais caché son intérêt à jouer ce rôle d'intermédiaire diplomatique. Dès le début de la guerre en Ukraine, le chef des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, a dit que la Suisse était à disposition pour faire office de messager entre les deux ennemis si ceux-ci le demandaient.
Les négociations sont terminées
On savait depuis quelque temps que l'intérêt était là du côté ukrainien. Et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a confirmé à la RTS l'information dévoilée par la Luzerner Zeitung: les négociations sont terminées, tout est prêt.
Le contenu du contrat est secret, mais l'objectif premier est que les Ukrainiens qui habitent en Russie puissent bénéficier des services consulaires de l'ambassade suisse à Moscou.
Reste à savoir si la Russie dira oui alors qu'elle estime que la Suisse a perdu sa neutralité lorsqu'elle a repris les sanctions européennes. La question de savoir si Moscou voudrait que Berne représente les Russes en Ukraine, elle, reste ouverte. Le DFAE ne donne aucune information.
L'accord de la Russie peu probable
L'ambassade de Russie à Berne a précisé à la RTS qu'un tel accord sera effectivement difficile à donner. Elle affirme par ailleurs ne pas avoir eu de contact à propos d'une demande officielle de la Suisse à ce sujet.
Moscou estime que "la Suisse a endommagé sa neutralité lorsqu'elle a repris les sanctions européennes". La Russie n'est pas donc pas "prête à examiner les offres de bons offices de pays qui appliquent ces sanctions".
Aujourd'hui la Suisse remplit déjà ce rôle de puissance protectrice - parfois dans un sens pour les Américains en Iran ou parfois dans les deux sens comme c'est le cas entre la Russie et la Géorgie.
Etienne Kocher/oang