A moins d'avoir un autocollant "Pas de publicité, SVP" ou "Bitte keine Werbung", des dizaines de publicités se mêlent, chaque jour, au courrier dans les boîtes aux lettres de Suisse. A l'avenir, cette logique pourrait être inversée: la publicité serait uniquement distribuée à celles et ceux qui en feraient expressément la demande.
"Les emplois sont bien sûr très importants. On parle de petits emplois. Mais j'essaie de faire une politique qui a du sens. Maintenir ce système sans tenir compte des besoins des consommateurs et au détriment de l'environnement, ce n'est pas une solution durable", estime Katja Christ (PVL/BS), auteure de la motion déposée au Parlement, interrogée mercredi dans le 12h45 de la RTS.
Le Conseil national a déjà accepté l'idée. Le Conseil des Etats devra, très vraisemblablement, se prononcer cet automne.
En 2018, La Poste a envoyé, à elle seule, 2,7 milliards de publicités, dont 1,6 milliard d'envois non adressés. Avec un poids de 40 grammes par envoi, environ 64'000 tonnes de papier finissent chaque année dans les boîtes aux lettres suisses, énonce le texte de la motion.
Environ 4000 emplois
Côté syndicat, cette idée ne passe pas aussi facilement qu'une lettre à la poste. "Des emplois pourraient être perdus: environ 4000 personnes sont concernées, indique Kerstin Büchel, du syndicat Transfair. Ce sont de petits emplois, des personnes qui ont de petits salaires ou qui complètent leurs rentes avec la distribution de publicités."
La Ville d'Amsterdam a déjà introduit ce système. "On a constaté que la quantité de déchets par ménage a été réduite de 34 kg. C'est énorme!", annonce Josianne Walpen, membre de l'Association défense des consommateurs.
Thierry Clémence/vajo