Le Tecovirimat est utilisé pour les malades qui souffrent beaucoup. On parle d'un "usage compassionnel". En dernier recours. Il est utilisé dans la recherche sur la variole du singe: les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) participent à une vaste étude internationale pour mieux comprendre la maladie et trouver des traitements.
C'est la raison pour laquelle l'équipe de l'infectiologue Alexandra Calmy a obtenu le médicament. La voie est donc encore un peu informelle, puisque l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) ne l'a pas encore autorisé. Pendant cette phase intermédiaire, les patientes et les patients doivent signer une décharge pour recevoir le traitement.
"Nous avons reçu 50 traitements, donc 100 boîtes, puisque chaque boîte couvre une semaine et que le traitement dure 14 jours, indique Alexandra Calmy, mercredi dans Forum de la RTS. (...) Ce médicament ne va pas être réservé aux patients soignés aux HUG. Il sera aussi donné aux personnes soignées ailleurs."
Il pourrait être administré aux personnes "qui auraient, par exemple, plus de 100 lésions sur le corps ou qui seraient immunosupprimées en raison du VIH", explique Alexandra Calmy.
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PinkCross regrette la non-disponibilité d'un vaccin
Cet antiviral a été initialement développé contre la variole. Les scientifiques cherchent donc à vérifier son degré d'efficacité contre la variole du singe. Les Etats-Unis, qui ont déclaré la maladie "urgence de santé publique", en ont d'ailleurs déjà commandé et reçu environ 14'000 doses la semaine dernière.
Pour l'instant la Suisse n'est pas encore à ce stade. C'est pourtant l'appel lancé mercredi par l'association homosexuelle PinkCross, qui réclame un vaccin et un médicament pour prévenir et traiter la variole du singe.
La variole du singe touche presque exclusivement des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, rappelle PinkCross dans sa pétition. A ce jour, plus de 361 cas ont été confirmés par test en Suisse. Mais, estime PinkCross, le chiffre réel est probablement beaucoup plus élevé, car l'accès aux tests est très restreint.
Pas de demande déposée à Swissmedic
L'association demande que la Confédération déclare la maladie comme "situation particulière", afin de pouvoir se procurer des vaccins de manière centralisée. L'OFSP répond que la Confédération évalue encore les possibilités d'un achat centralisé.
Pour le vaccin, la demande d'autorisation n'a pas encore été déposée auprès de Swissmedic. Dans l'immédiat, l'ordonnance fédérale prévoit que seuls les professionnels de la santé comme les hôpitaux peuvent en commander en petite quantité.
Sujet radio et propos recueillis par Alexandra Richard et Pietro Bugnon/vajo