Invitée sur le plateau du téléjournal, Alexandra Calmy, infectiologue et responsable de l'unité sida aux HUG, déplore la lenteur du Conseil fédéral en ce qui concerne l'autorisation du vaccin contre la variole du singe. Pour elle, la Suisse doit pouvoir rapidement proposer des doses aux personnes qui le souhaitent. "Il ne faut pas attendre le premier décès en Suisse", presse-t-elle, demandant directement au ministre de la Santé, Alain Berset, d'agir.
Maladie douloureuse
Surtout que, selon elle, notre pays est très affecté par cette maladie. "C'est le sixième pays le plus affecté par la variole du singe par million d'habitants. Et en plus de ça, ce n'est pas une maladie bénigne, on ne le dit pas assez souvent. Tout ceci nécessiterait donc une vraie réponse politique", insiste-t-elle. "Des gens souffrent beaucoup. Il n'y a pas de raison de ne pas agir."
>> Lire aussi : "La variole du singe m'a causé des douleurs insupportables, à en pleurer"
Elle déplore d'ailleurs le fait que certaines personnes doivent se rendre à l'étranger pour se faire vacciner. Et ce, alors qu'elles sont souvent refusées, comme c'est le cas dans plusieurs centres de vaccination en France voisine. Mais elle dit les comprendre.
"Certains patients nous ont dit qu'ils avaient réussi à se faire vacciner ailleurs, certains vont même jusqu'au Canada. Les gens sont très créatifs pour obtenir ce vaccin et c'est important qu'ils l'aient. Je trouve dommage que la débrouillardise soit le seul moyen d'obtenir ce à quoi je crois qu'on a droit dans notre société."
>> Lire aussi : La vaccination contre la variole du singe en France voisine interdite aux Suisses
Propos recueillis par Philippe Revaz
Adaptation web: Fabien Grenon