Les stations de ski consomment l’équivalent de 30'000 à 40'000 ménages en une année, un chiffre qui englobe les canons à neige, les remontées mécaniques et la restauration, révélait le Blick il y a une dizaine de jours.
Avec ou sans restriction de la part de la Confédération, les domaines prévoient déjà un effort: réduire la consommation d’électricité d’au moins 5%. Mais le Conseil fédéral pourrait aussi demander aux sociétés gérant les domaines skiables d'économiser 20% de leur consommation d'énergie.
Le directeur de la faîtière du secteur n'a ainsi pas exclu mardi sur les ondes de la SRF que les domaines skiables puissent réduire plus ou moins fortement leurs offres l'hiver prochain. Les directeurs de stations sont de leur côté plutôt réservés sur la question. Ils soulignent que le ski n’est de loin pas l’activité qui consomme le plus d’énergie en Suisse et les stations ne doivent pas être les seules à faire des efforts, jugent-ils.
Fermeture de certaines installations
Du côté de Téléverbier par exemple, tous les scénarios ont d'ores et déjà été mis sur la table. Au final, "tout dépendra de l'ampleur des économies qui nous seront demandées", indique mercredi dans Forum son directeur, Laurent Vaucher.
Parmi les pistes envisagées: l'extinction de tous les consommateurs d'énergie superflus ou cosmétiques. "Comme certaines lumières, des chauffages d'appoint, des escalators ou des ascenseurs. Et on parle aussi de réduire la vitesse des remontées mécaniques", précise-t-il. Avant d'ajouter: "Et si on doit vraiment économiser fortement, ça pourrait aller jusqu'à l'arrêt de quelques installations."
Le directeur de la faîtière des remontées mécaniques a aussi évoqué le fait d'avoir uniquement de l’eau froide dans les sanitaires ou encore la décision d'arrêter les installations dès qu’il fait nuit.
Arrêter les canons à neige?
Mais s'affranchir des canons à neige ne serait pas une bonne solution, d'après lui. "De manière générale, les remontées et l'enneigement mécanique correspondent à 0,34% de la consommation totale en Suisse. Donc s'affranchir des canons à neige, c'est prendre de grands risques pour les domaines skiables, sachant qu'un franc encaissé par les remontées en rapporte 6 dans la région."
Pour cet hiver, les prix des abonnements ont déjà été fixés. Par conséquent, aucune augmentation n'est prévue à ce niveau la saison prochaine. Mais par la suite, si une éventuelle envolée des prix de l'énergie se confirmait, "ça aurait inévitablement des impacts sur nos comptes d'exploitation", poursuit le directeur du domaine skiable valaisan.
Interview et sujet radio: Tania Sazpinar et Célia Bertholet
Adaptation web: Fabien Grenon/boi