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La réforme de l'AVS est bien partie, selon un premier sondage SSR

La réforme de l'AVS, soumise au vote en septembre, serait acceptée à 64%, selon un premier sondage de l'institut Gfs
La réforme de l'AVS, soumise au vote en septembre, serait acceptée à 64%, selon un premier sondage de l'institut Gfs / 19h30 / 2 min. / le 19 août 2022
La réforme des retraites soumise au vote le 25 septembre bénéficie d'une bonne longueur d'avance, selon le premier sondage SSR publié vendredi. L'initiative contre l'élevage intensif enregistre un petit oui, alors que la loi sur l’impôt anticipé ne recueille pour l'heure qu'un soutien relatif.

La révision du premier pilier comprend deux objets: la réforme de l'AVS, qui constitue un changement de loi, et la hausse de la TVA, qui implique un changement de la Constitution. Ces deux projets sont liés de telle manière que si l'un d'eux est refusé, c'est l'ensemble du paquet qui échoue.

La modification de la loi sur l'AVS profite d'une avance confortable avec 64% d'avis favorables, contre 33% de non, selon le sondage de l'institut gfs.bern mené pour le compte de la SSR. Le relèvement de la TVA pour financer l'AVS, lui, bénéficie d'un soutien similaire, avec 65% de oui et 29% de non.

L’initiative visant à abolir "l’élevage intensif" en Suisse récolte de justesse une majorité de 51% face à 46% de refus. Le peuple devra aussi se prononcer sur la suppression de l'impôt anticipé. Celle-ci est soutenue à 49% contre 35%. La part des indécis reste pour l'heure significative, puisqu'elle s'élève à 16%.

Débat gauche-droite et écart entre régions sur l'AVS

La réforme du système des retraites polarise l'échiquier politique. Les sympathisants du Centre et de la droite se positionnent largement en faveur d'une modification avec, chacun, plus de deux tiers d'avis favorables. Ceux du PLR et des Vert'libéraux ressortent comme les plus fervents supporters du projet, suivis des partisans du Centre et de l'UDC.

En face, les écologistes appuient la réforme du bout des lèvres, à 51%, alors que les votants du PS la refusent de justesse (51%). Le scepticisme du camp rose-vert s'explique notamment par la mesure phare d'AVS 21, qui prévoit une hausse de l'âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans.

Par ailleurs, un écart entre les régions du pays se dessine. Alors que les Alémaniques plébiscitent la réforme à 69%, les Romands l'acceptent à seulement 49% contre 46%, tout comme la Suisse italienne où le oui est tout aussi timide.

Petit oui des femmes

On observe d'ailleurs une différence marquée entre les hommes et les femmes. Ces dernières sont beaucoup plus réticentes et ne soutiennent l'objet qu'à une courte majorité, alors que plus de 70% de leurs homologues masculins en sont convaincus.

Des sensibilités différentes apparaissent également entre les classes d'âges. Le oui le plus franc émane des retraités, suivis des 18-39 ans, puis des 40-64 ans.

Relèvement de la TVA largement soutenu

Dans des proportions similaires, le deuxième objet lié à la réforme, soit le relèvement du taux de TVA entre 0,1 et 0,4 point de pourcentage, est également soutenu.

Par contre, les fronts politiques diffèrent. Contrairement à la modification de loi traitée plus haut, les deux tiers du camp rose-vert se disent favorables à une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée. Tout aussi enthousiastes, les votants du Centre, du PLR et des Vert'libéraux accordent également un large oui. De leur côté, les sympathisants de l'UDC ne soutiennent la mesure qu'à 56%.

Il faut ajouter un nouvel écart entre les régions: la Suisse romande accorde 58% de ses voix à une hausse de la TVA, un soutien qui atteint près de 70% outre-Sarine et 63% du côté italophone.

On voit également apparaître des différences générationnelles, les retraités affichant une plus grande confiance dans le projet que les personnes plus jeunes. L'écart entre les sexes est, lui, moins marqué. Au total, 64% des femmes cautionnent ce relèvement, un taux qui s'élève à 68% pour les hommes.

Fossé villes-campagnes sur l'élevage intensif

L'initiative "Non à l'élevage intensif en Suisse", qui vise le bien-être animal, est surtout marquée par un fossé villes-campagne. Les habitants des régions rurales refusent le texte à 57% contre 40% de oui. Des chiffres qui s'inversent pour les personnes qui habitent les grandes villes et qui sont majoritairement favorables au projet. Quant aux résidents des petites et moyennes agglomérations, ils ne sont qu'une faible majorité à lui accorder leurs voix.

Autre particularité: la divergence entre les sexes. Alors que les hommes refusent l'initiative (55%), les femmes l'acceptent à 60%.

Par ailleurs, l'objet est accueilli différemment selon les bords politiques. Les sondés aux sensibilités écologistes et ceux qui votent PS sont largement pour, alors que les proches du Centre, du PLR et de l'UDC rejettent massivement le texte.

L'impôt anticipé divise politiquement

Après le refus en février de la suppression du droit de timbre, les Suisses doivent désormais se prononcer sur l'abolition de l'impôt anticipé. Cette modification de loi est attaquée par un référendum de la gauche. C'est donc sans surprise que les sympathisants du PS et des Verts rejettent l'objet à respectivement 54% et 51%. Une personne sur cinq dans ces deux groupes se dit toutefois indécise.

En face, le soutien vient principalement du camp PLR (73%), suivi de l'UDC (62%), du Centre (60%) et des Vert'libéraux (50%). Si la part d'indécis est importante, là aussi, elle ne suffit pas à renverser la vapeur au sein des groupes.

On retrouve également une divergence entre les genres, avec un oui masculin (53%) et un scepticisme féminin. Particulièrement indécises (23%), les femmes acceptent le texte à 44%, contre 33%.

Une indécision que l'on observe aussi chez les 18-39 ans. Au total 26% des sondés au sein de cette catégorie n'ont pas d'avis. Un peu plus décidés, les 40-64 ans et les retraités accordent un soutien à 52%.

Texte: Mathieu Henderson

Graphiques: Tybalt Felix

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Méthode

Première session de l’enquête Trend SRG-SSR sur les votations du 25 septembre 2022, réalisée par l’Institut de recherche gfs.bern entre le 29 juillet et le 15 août 2022 auprès de 12’015 titulaires du droit de vote. La plage d’erreur statistique est donc de +/- 2.8 points de pourcentage.