Acomptes de chauffage en hausse et température des appartements en baisse attendent certains locataires
Avec la hausse des prix de l'énergie qui se dessine, la facture de chauffage pourrait gonfler en moyenne de 100 francs par mois pour les locataires en Suisse, surtout dans les immeubles chauffés au mazout ou au gaz et mal isolés.
Pour un 2,5 pièces, il faudrait ainsi d’ores et déjà verser 50 francs de plus par mois au propriétaire. Avec un 5 pièces, il faudrait 80 à 200 francs d’acompte mensuel supplémentaire pour éviter les mauvaises surprises. C’est ce que recommandent de grandes régies immobilières à Zurich et à Berne, selon le SonntagsBlick.
"C'est au locataire de payer les frais effectifs"
Et en Suisse romande aussi, de tels courriers incitatifs attendent les locataires. Mais "le locataire est évidemment libre de dire oui ou non", précise le directeur de la Chambre vaudoise immobilière dimanche dans le 12h30 de la RTS. "C'est de toute façon le décompte établi dans le courant de l'année prochaine qui fera foi", ajoute Olivier Feller.
A propos d'une éventuelle contribution des propriétaires à ces augmentations, le conseiller national PLR rappelle qu'il existe deux systèmes de facturation des frais de chauffage et d'eau chaude. "Dans les cas où le système forfaitaire s'applique, tout le risque se situe du côté du bailleur", rappelle-t-il. "Et lorsque le système repose sur les acomptes, c'est clairement le locataire qui est chargé de payer les frais effectifs".
"Il est nécessaire d'être prudent" selon l'ASLOCA
L’ASLOCA, elle, conseille de faire des réserves face aux coups durs à venir, mais pas de verser d’acomptes aux propriétaires.
"Il faut le garder sur son propre compte, il y a peut-être des intérêts qui viennent au profit des locataires", note son président Carlo Sommaruga. "Mais il est nécessaire d'être prudent et de mettre de côté cet argent pour ne pas se retrouver en situation difficile financièrement au moment de recevoir le décompte", ajoute le conseiller national socialiste genevois.
Pour y faire face, l’ASLOCA a demandé à la Confédération une allocation énergétique de 200 francs par personne.
>> Lire aussi : Guy Parmelin appelle à ne pas "dramatiser" le risque de pénurie d'électricité
Julie Rausis/oang
Des baisses de température en vue
Certains locataires ont reçu un autre genre de courrier, celle d'une baisse de la température dans les appartements. Une régie genevoise a ainsi décidé de diminuer à 21 degrés la température des bâtiments pour économiser l'énergie.
Les chauffagistes constatent en effet régulièrement que les logements sont surchauffés. Les recommandations généralement édictées pour réduire la consommation d'énergie font état de 20 degrés dans les pièces de vie, 22 dans les salles de bain et 18 dans les chambres à coucher. Mais les valeurs mesurées sont souvent largement au-dessus, jusqu'à 24 ou 25 degrés dans de nombreux ménages.
Et baisser le chauffage pour consommer moins de gaz, de mazout ou d'électricité et donc réaliser des économies financières tombe sous le sens pour les fournisseurs d'énergie. Interrogé lundi dans le 19h30, Jacques Mauron, directeur général Groupe E, estime que c'est la mesure la plus efficace: on diminue la consommation d'énergie de 5 à 7% par degré en moins.