L'école à domicile connaît un succès croissant dans les cantons libéraux en la matière
Après Neuchâtel, le Jura et le Valais, quelques 184'000 jeunes Romandes et Romands commencent l'année scolaire cette semaine, mais une part grandissante d'élèves resteront à la maison pour ouvrir leurs cahiers. Il s'agit d'une tendance générale, même si le nombre d’enfants scolarisés à la maison varie beaucoup d’un canton à l’autre, en raison des différences de cadre légal.
Ainsi, avec respectivement 135 et 759 élèves scolarisés à la maison, Neuchâtel et Vaud sont les champions romands de cette pratique. Dans ces deux cantons, il suffit simplement de s'annoncer auprès des autorités et de se soumettre à certains contrôles annuels pour donner des cours à ses propres enfants. Le nombre d’enfants concernés a triplé entre 2012 et 2022.
Adapter le cadre légal
À l'inverse, dans des cantons comme le Valais ou Fribourg, cette pratique reste marginale. La loi y est beaucoup plus restrictive, et seuls les parents qui possèdent un diplôme d’enseignant peuvent donner l’école à leurs enfants.
Dans les cantons plus libéraux en la matière, la tendance en faveur de cette pratique s'est renforcée avec la pandémie. Neuchâtel et Vaud projettent donc de revoir leur législation. Ils prévoient notamment d'introduire une autorisation formelle des autorités pour pouvoir scolariser un enfant à domicile.
>> Lire à ce sujet : Vers un cadre plus strict pour l'école à la maison dans le canton de Vaud
Noriane Rapin/jop
Le défi d'intégration des réfugiés d'Ukraine
Avec quelque 80'000 élèves à Genève, 94'000 dans le canton de Vaud et un peu plus de 9500 dans le Jura bernois, le retour en classe se fait dans un contexte particulier cette année. De nombreux établissements font face au défi de l'intégration de réfugiés.
Dans le canton de Vaud, près de 1000 jeunes Ukrainiennes et Ukrainiens font leur rentrée à l'école obligatoire. Ce nombre est d'environ 500 à Genève, 300 en Valais ou encore 200 à Neuchâtel. De manière générale, ils représentent toujours plus ou moins 1% des effectifs cantonaux.
Le principal défi sera la gestion des flux, incertains, entre arrivées, départs et déménagements en cours d’année scolaire. Pour y faire face, les syndicats ont déjà demandé des moyens financiers et humains supplémentaires pour assurer la qualité de l’enseignement.
>> Lire à ce sujet : Les enseignants demandent plus de moyens pour la rentrée scolaire
À Genève, la conseillère d'Etat en charge des écoles Anne Emery-Torracinta a qualifié la hausse des effectifs de "préoccupante", pour de multiples raisons.
>> Voir à ce sujet : Anne Emery-Torracinta: "Il faut des moyens pour assurer un enseignement de qualité"
Du danger des crayons et autres Tipp-ex
Stylos, feutres, gommes, colles, et autres cahiers: ces fournitures scolaires sont très souvent fabriquées avec du plastique ou des substances toxiques lorsqu'elles sont ingurgitées.
Or, ces objets finissent souvent par être mâchouillées, voire avalées, par les élèves les plus jeunes. Ils représentent donc un potentiel danger pour la santé. En juillet, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) s’est saisi de la question suite à plusieurs études menées par des organismes français et européens.
Ses équipes ont donc réalisé une revue de littérature scientifique, et leur conclusion est sans appel. De nombreuses substances peuvent se révéler toxiques, à certaines doses, au contact de la peau, de la salive, ou à l'air libre.
En Suisse, ces fournitures ne sont soumises à aucune réglementation spécifique en matière de santé, et le sujet n'est que très peu abordé au sein de l'Office fédéral de la santé publique, qui considère que la question n'est pas forcément de son ressort. Il est aussi très compliqué de trouver une documentation scientifique en Suisse ou des recherches sur le sujet.