Vivement pris à partie, Patrick Chappatte choisit d'expliquer l'un de ses dessins

Le dessinateur de presse Patrick Chappatte a réagi ce week-end aux critiques qu'il a reçues sur Twitter après la publication d'un dessin sur la décision anti-avortement de la Cour suprême américaine.

Traité de raciste et d'islamophobe, le dessinateur a tenu à faire une mise au point sur son site internet.

Les faits remontent à juin dernier lorsque le dessinateur a commenté la décision historique de la Cour suprême des États-Unis de supprimer le droit constitutionnel fédéral à l'avortement en représentant des talibans dans le fauteuil des juges suprêmes américains.

Dénoncer l'hypocrisie

Interrogé lundi dans Forum, Patrick Chappatte a indiqué pourquoi il a voulu expliquer ce dessin, chose qu'il ne fait jamais d'ordinaire: "C'est le comble pour un dessinateur de devoir expliquer son dessin. C'est la première fois que je me livre à une explication de dessin."

"Ce que j'ai fait est une métaphore, j'ai plaqué dans le siège des juges suprêmes américains des talibans pour simplement montrer que c'est un miroir tendu aux Etats-Unis. Ce dessin ne parle pas du tout de l'islam et encore moins des musulmans, c'est un dessin qui parle de la politique américaine, de l'hypocrisie américaine qui dénonce les arriérés qui sont en Afghanistan ou en Iran, mais en réalité je leur tends un miroir", a-t-il ajouté.

Ce dessin ne parle pas du tout de l'islam et encore moins des musulmans

Et le caricaturiste de poursuivre: "Quand je dessine un taliban ou un mollah, je dessine un leader théocratique, un extrémiste, un chef conservateur. Certains y voient avant tout un musulman, mais on ne voit pas la même chose et je me rends compte que le dialogue est impossible."

"Je n'arriverai pas à convaincre ceux qui ne voient pas le même monde que moi", a conclu Patrick Chapatte.

Propos recueillis par Mehmet Gultas/lan