Le millésime 2022 s'annonce bon, mais les prochaines semaines seront déterminantes, explique dans La Matinale Jean-Laurent Spring, spécialiste viticulture au centre de recherche Agroscope de Pully: "On a encore bien six semaines devant nous avant que la récolte soit sous toit. La météo des prochaines semaines sera déterminante pour la fin de la maturation du raisin et donc pour le résultat final."
"On dit en général que le mois de septembre est celui de la qualité. Cette fois ce sera en partie le mois d'août et le mois de septembre", sourit Jean-Laurent Spring. Il explique que des pluies très abondantes et soutenues pendant deux semaines pourraient néanmoins changer la donne.
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Dans l'autre sens, "il y a aussi certaines régions qui souffrent encore un petit peu du sec, ce serait donc bénéfique pour celles-ci si elles recevaient encore un peu d'eau."
"Ce sont les aléas climatiques de ces prochaines semaines qui feront la qualité du millésime. Quant à savoir si ça sera exceptionnel, il faut vraiment attendre l'automne avec la fin des fermentations et les premières dégustations. En tout cas, tout est en main pour faire quelque chose de très intéressant."
Personnel en suffisance
Encore faut-il avoir assez de mains pour récolter le raisin. Mais contrairement à beaucoup d'autres secteurs, la viticulture est épargnée par la pénurie de main d’œuvre. Après deux années de pandémie, les saisonniers sont au rendez-vous.
"Dans le domaine viti-vinicole, on compte d'abord sur les personnes qui sont proches des exploitants, à savoir la famille ou les amis", explique Philippe Herminjard, secrétaire patronal des vignerons vaudois.
"Ensuite, on s'appuie sur du personnel qui vient souvent pour les vendanges par plaisir et par habitude. Et on voit dans les exploitations viticoles que c'est souvent les mêmes compositions d'équipe."
"Il y aussi des gens qui viennent des régions limitrophes, de Haute-Savoie par exemple. Ce sont des jobs auxquels ils tiennent, parce qu'ils sont mieux rémunérés qu'en France ou qu'en Espagne. Et puis c'est sympa de faire des petites vacances au soleil dans le vignoble vaudois."
Propos recueillis par Célia Bertholet et Marie Maison/asch