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En Suisse, 28,2% des actifs sont dans une zone de stress critique pour la santé

Près de 30% des actifs souffrent de stress au travail (image: poste radar dans un centre de contrôle du trafic aérien, tirée du film Flug in die Nacht - Das Unglück von Überlingen). [Keystone - Steffen Schmidt]
Le stress au travail reste élevé au sein de la population / La Matinale / 1 min. / le 24 août 2022
Le niveau de stress reste élevé dans la population active en Suisse, montre le "Job Stress Index" 2022 publié mardi par Promotion Santé Suisse. S'il est stable depuis 2018, il est sensiblement plus élevé qu'en 2014 et 2016. Le taux de personnes actives se sentant épuisées émotionnellement a lui dépassé pour la première fois les 30%.

Le Job Stress Index mesure le rapport moyen entre les contraintes professionnelles et les ressources pour y remédier de la population active en Suisse, donnant ainsi une "moyenne du stress". En 2022, 28,2% des personnes recensées se trouvaient dans la zone de stress critique pour la santé, en baisse de 1,4% par rapport à l'enquête de 2020.

Ces personnes témoignent de sensiblement plus de contraintes que de ressources. Elles souffrent, par exemple, d’une plus forte pression par le temps ou vivent plus de conflits au travail et disposent d’une moindre marge de manœuvre ou reçoivent globalement moins de reconnaissance pour leur travail.

>> Ecouter aussi l'interview de la psychologue Nadia Droz :

Nadia Droz, psychologue, spécialiste du burn-out. [DR]DR
Stress au travail: interview de la psychologue Nadia Droz / La Matinale / 1 min. / le 24 août 2022

Le Covid, nouvelle source de stress

En plus des contraintes et ressources au travail déjà incluses dans le Job Stress Index, de nouvelles contraintes sont nées de la pandémie de Covid-19: la crainte, pour soi-même ou les proches, de tomber gravement malade en raison du virus, l’isolement social perçu, ou encore l'usage accru d'outils d’information et de communication au travail.

Ces contraintes spécifiques à la pandémie ne transparaissent pas dans le Job Stress Index, mais présentent une corrélation avec la santé des personnes actives, notamment l’épuisement émotionnel. La part des personnes actives se sentant épuisées émotionnellement dépasse ainsi pour la première fois depuis 2014 la barre des 30%: en 2022, elle atteint 30,3%.

L'absentéisme coûte cher, le présentéisme aussi

Tous ces facteurs réunis peuvent entraîner une baisse de la productivité, soit parce qu'elles sont absentes pour maladie (absentéisme), soit parce qu'elles sont présentes sans être pleinement performantes (présentéisme). La perte de productivité est de 14,9 % du temps de travail en moyenne.

Si l’on parvenait, à l’aide de mesures ciblées de Gestion de la Santé en Entreprise (GSE), à atteindre au moins l’équilibre entre contraintes et ressources pour l’ensemble de la population active en Suisse, l’économie suisse profiterait d’un potentiel économique de près de 6,5 milliards de francs: 1,5 milliard pourraient être atteints par la réduction de l’absentéisme et 5 milliards par la réduction du présentéisme.

Pour l’instant, contraintes et ressources sont en équilibre. Les mesures mises en place et les efforts consentis par de nombreuses entreprises et leurs employés semblent avoir contribué à une bonne gestion de la pandémie. Le niveau de stress élevé, ainsi que l’augmentation constante du taux d'épuisement émotionnel doivent cependant être considérés comme des signaux d’alerte.

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ats/vic

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Plus de 3000 personnes interrogées

L'indice de stress au travail est basé sur un sondage représentatif réalisé en février auprès de 3022 actifs âgés de 16 à 65 ans.

Promotion Santé Suisse relève régulièrement cet indice depuis 2014 en collaboration avec l'Université de Berne et la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW).