Les allocations pour perte de gains (APG), qui financent le congé paternité, devraient verser un montant de 153 millions de francs en 2021. Les chiffres définitifs pour 2021 ne pourront être présentés qu'en mars 2023, précise l'OFAS.
Au printemps dernier, la RTS avait réalisé une première récolte de données auprès des caisses de compensation cantonales, qui donnaient un taux inférieur à 70%.
Les jeunes pères ont six mois pour prendre leur congé payé et l'allocation n'est versée qu'une fois la totalité des deux semaines posée. C'est pour cette raison qu'il a fallu attendre pour disposer de cette première statistique officielle.
Des pères pas toujours informés
La première évaluation de l'OFAS interpelle Léonore Porchet, conseillère nationale verte et vice-présidente du syndicat Travail.Suisse.
"Je suis très heureuse pour ces 70% de papas qui ont pu s'occuper de leurs enfants dès la naissance. Mais je pense aussi aux 30% qui n'ont pas pu le faire. On aimerait vraiment que toutes les personnes qui ont le droit puissent en profiter", déclare-t-elle jeudi dans le 12h30.
L'élue affirme que les jeunes pères ont parfois de la peine à faire valoir leur droit. "Quand la loi est entrée en vigueur, on a reçu énormément de téléphones de pères ou de futurs pères qui nous indiquaient ne pas avoir les informations nécessaires pour prendre leur congé, leur employeur ne fournissait pas ces informations. Beaucoup d'entre eux nous signalaient aussi des pressions de la part de leur employeur pour renoncer à ce congé. C'est un vrai problème."
Deux conditions
Selon l'OFAS, plus d'un tiers des hommes dont l'enfant est né au premier trimestre 2021 l'ont pris de façon morcelée, par blocs d'une semaine ou en prenant des jours isolés.
Par ailleurs, d'après les estimations de l'office, entre 5 et 15% des naissances ne donnent pas droit à une allocation. Les pères doivent en effet remplir deux conditions: avoir reconnu leur enfant et exercer une activité lucrative.
Dans environ 10% des cas, le père ne reconnaît son enfant qu'après la naissance. Dans un quart de ces cas, la signature de l'acte de reconnaissance n'intervient que six mois après la naissance, voire plus. A ce stade, le droit à l'allocation est caduc.
cf/gma/ats