Joanna Bessero, consultante en ressources humaines et coach professionnelle, a récemment mené une vaste enquête sur le télétravail en Suisse. Et elle l'assure: si, d'aventure, il fallait demander aux entreprises de rebasculer en télétravail, cela ne serait pas un problème.
"Rebasculer n'est d'ailleurs peut-être pas le bon terme car la plupart d'entre elles n'ont jamais cessé de proposer ce mode de fonctionnement", souligne-t-elle au micro du 12h30. "On n'est peut-être plus sur du 100%, par contre, proposer quelques jours par semaine de télétravail est devenu la normalité dans beaucoup d'entreprises aujourd'hui."
"Encore trop tôt"
Néanmoins, personne ne peut encore prédire si des mesures devront être prises cet hiver pour économiser l'énergie, ni leur ampleur. Selon Joanna Bessero, il est donc encore trop tôt pour savoir si les entreprises suisses - du moins celles qui, selon leurs activités, peuvent le faire - devront bel et bien demander à leurs employés de travailler depuis leurs domiciles.
Il n'y a pas de panique ou d'inquiétudes, car finalement tout le monde vit déjà avec cette nouvelle façon de travailler depuis le Covid
Et la spécialiste d'ajouter que ce mode de fonctionnement a pu, grâce au Covid, être testé à grande échelle. Et il a fait ses preuves. "Il n'y a donc pas de panique ou d'inquiétudes, car finalement tout le monde vit avec cette nouvelle façon de travailler. Le monde du travail a évolué dans ce sens-là."
Propos recueillis par Yann Amedro
Adaptation web: Fabien Grenon
Télétravavailler devra peut-être se faire avec un pull supplémentaire sur le dos
Travailler depuis son domicile pour faire des économies d'énergie devra peut-être se faire avec un pull supplémentaire sur le dos. Car le Conseil fédéral pourrait également demander de baisser son chauffage. Un degré en moins permettrait en effet d'économiser 5 à 6% d'énergie, comme l'a souligné le ministre de l'Economie Guy Parmelin.
Du côté des régies, représentées par l'Union suisse des professionnels de l'immobilier (USPI), on se dit prêt à jouer le jeu. La section vaudoise de la faîtière va d'ailleurs rééditer ces prochains jours une brochure de recommandations, comme l'explique dans le 12h30 Frédéric Dovat, son secrétaire général.
"Nous allons rééditer cette brochure en la complétant avec davantage de mesures liées au chauffage, et nous allons aussi recommander certaines températures: de 19 à 21 degrés dans les séjours, 22 degrés dans les salles de bains, et 17 degrés la nuit pour les chambres à coucher."
Et à la question de savoir ce que dit la loi, Frédéric Dovat note qu'il y a une jurisprudence qui dit qu'il y a défaut de la chose louée si la température est inférieure à 18 degrés. "Donc nous avons de la marge, nous pouvons réduire les températures. Il faut voir la réalité en face, si la pénurie menace, mieux vaut être chauffés à 20 degrés que pas être chauffés du tout. Il faut que tout le monde joue le jeu pour éviter une pénurie d'énergie de grande ampleur."