"J'aime convaincre les gens qu'il y a des moyens de vivre en harmonie avec notre nature et avec les animaux. C'est pour ça que je suis activiste", a déclaré dans La Matinale Vera Weber, fille de l'écologiste Franz Weber.
C'est quoi de l'élevage intensif? "C'est une forme d'élevage qui bafoue systématiquement le bien-être animal: ce sont par exemple jusqu'à 27'000 poules dans une halle d'engraissement avec l'équivalent d'une feuille A4 d'espace par poule, ce sont 1500 porcs dans une halle d'engraissement qui peuvent être à 10 sur la surface d'un parking. Il faut mettre fin à ça", a-t-elle encore relevé.
Les auteurs de l'initiative exigent donc un environnement respectueux pour les animaux de rente agricoles. Cela implique plus d'espace, de litières et de possibilités d'occupation. Tous les animaux doivent également avoir accès à un pâturage, estime le texte.
>> Lire : L'initiative contre l'élevage intensif soumise au verdict des urnes le 25 septembre
Toujours plus de grandes structures
La législation suisse est "très stricte", reconnaît Vera Weber, mais "toute loi peut être améliorée et le fait que dans d'autres pays les animaux soient moins bien lotis qu'en Suisse ne doit pas nous empêcher de faire mieux".
"Il y a de plus en plus de demandes de permis de construire pour de plus grandes structures, notamment dans les cantons de Vaud, Fribourg et le Valais. Il faut mettre fin à ce phénomène maintenant parce que sinon la petite paysannerie suisse va disparaître."
Ne faut-il pas laisser les exploitations aller à leur rythme? "Cette initiative va laisser 25 ans aux paysans et paysannes suisses pour se mettre aux nouvelles normes."
Ce texte permettra "une plus grande sécurité alimentaire en Suisse"
Les opposants craignent une augmentation des prix avec ce texte. Mais ce dernier va "surtout nous aider à avoir une plus grande sécurité alimentaire en Suisse parce que près de 50% de nos terres arables sont utilisées pour le fourrage, pour l'engraissement de nos animaux. Si nous libérions ces terres arables pour produire des produits végétaux à consommer directement, nous aurions une plus grande sécurité alimentaire et nous pourrions aussi pallier le problème de l'augmentation des prix", a rétorqué Vera Weber.
"Bien sûr je veux gagner cette initiative, mais il est important d'avoir déjà posé le débat et se rendre compte qu'en Suisse les choses ne sont pas aussi roses et formidables qu'on veut bien nous le faire croire", a conclu l'écologiste.
Propos recueillis par David Berger/lan
La famille Weber, militante dans l'âme
En luttant contre l'élevage intensif, Vera Weber, présidente de la Fondation Franz Weber. perpétue l’héritage de son père, décédé en 2019, un père dont les succès mais aussi les échecs ont marqué la vie politique du pays.
Non aux panneaux solaires dans les Alpes
La commission de l'énergie du Conseil des Etats s'est prononcée lundi en faveur d'une loi urgente pour poser des panneaux solaires sur des surfaces libres, comme dans les Alpes. Cela permettrait d'augmenter la production d'électricité renouvelable en hiver.
Vera Weber est totalement opposée à cette idée: "mettre des panneaux solaires partout où il y a de l'industrie, partout, où il y a des maisons, mais surtout pas dans les Alpes ou en pleine nature. C'est absolument impossible pour nous", a déclaré l'écologiste dans La Matinale de mardi.
"Détruire la nature sur l'autel du climat, c'est quelque chose que je ne pourrais jamais accepter," a encore relevé la présidente de la Fondation Weber.