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Des filets de poisson vendus en Suisse romande sont gonflés à l’eau

De la mer à l'assiette: le big business du poisson congelé. [RTS]
De la mer à l’assiette : le big business du poisson congelé / A bon entendeur / 45 min. / le 30 août 2022
Un test mené par l’émission A Bon Entendeur de la RTS révèle la présence d’eau ajoutée dans des filets de poisson vendus en Suisse romande. Le liquide peut alors représenter plus de 40% de la masse des filets en question. Des additifs permettent à cette eau de rester à l’intérieur de la chair.

Ajouter de l’eau au poisson avant de le mettre en vente: la pratique est manifestement courante. Un test de l’émission A Bon Entendeur de la RTS révèle la présence d’eau ajoutée artificiellement dans six filets de poisson sur vingt achetés surgelés en grande surface et dans des petits commerces romands.

Jusqu'à 46% du poids total du filet

Ces ajouts d’eau peuvent être massifs. Dans un cas, l’eau atteint 46% du poids total du filet, et dans deux autres cas, cet ajout est de l’ordre de 40%. Certains producteurs ajoutent également des additifs destinés à retenir cette eau à l’intérieur de la chair du poisson.

"Là, clairement, on paie au prix du poisson une bonne quantité d’eau", réagit Yann Berger, chimiste cantonal neuchâtelois. "Rajouter de l’eau dans un poisson n’est pas interdit et c’est vrai que généralement des additifs sont encore ajoutés. Mais cela doit être clairement mentionné dans la composition du produit." Seul un emballage informait le consommateur correctement. Dans les cinq autres cas, l’information était fausse ou totalement absente.

Les industriels de la filière du poisson recourent régulièrement à cette technique du trempage consistant à ajouter de l’eau au poisson avant de le congeler soit en le trempant, soit en injectant de l’eau directement dans le filet. "S’il y a réellement eu trempage du produit, il devrait être indiqué que nous sommes face à une préparation de poisson qui contient de l’eau", précise Yann Berger.

Trop peu de poisson dans l’emballage

Le test a par ailleurs montré que dans huit cas sur vingt, la quantité de poisson effectivement vendue était inférieure à ce qui était affiché sur le paquet. Cette différence atteint jusqu’à 13% du poids inscrit sur l’étiquette. Dans ce cas précis, la marge de tolérance est de 3%, précise le chimiste cantonal neuchâtelois. Et ce dernier d'ajouter toutefois: "Les mesures officielles se font sur plusieurs échantillons, car un poids inférieur peut être autorisé, mais en moyenne cela doit respecter la loi."

Stéphane Fontanet/Linda Bourget

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