"Un jeune agriculteur, s'il exploite la ferme familiale comme l'ont fait ses parents, sans rien changer, en héritant d'un modèle, il a très peu de chances d'arriver au bout de sa carrière avec une exploitation de ce type-là", prévient Christian Pidoux, directeur d'Agrilogie, le centre qui forme aux métiers de la terre dans le canton de Vaud, à Marcellin et Grange-Verney.
Parmi les principaux défis qui attendent les jeunes agriculteurs et agricultrices, Christian Pidoux cite l'adaptation au changement climatique, mais aussi les exigences de durabilité toujours plus importantes des politiques agricoles.
Les jeunes agriculteurs devront réinventer l'agriculture, trouver de nouvelles formes de travail, d'organisation, de stratégie.
La question de la succession aussi, est cruciale, d'où l'importance de soigner les contacts. "Si l'on a pas de domaine familial, on peut collaborer avec un autre agriculteur (...). L'agriculture recherche beaucoup de main d'oeuvre... il y a des domaines qui seront remis d'ici 10 à 20 ans, et il y aura pas mal de potentiel", décrit Arnaud, agriculteur vaudois de 22 ans. La semaine dernière, l'Association suisse des petits paysans a d'ailleurs lancé une pétition demandant la simplification des conditions pour la transmission extra-familiale des exploitations agricoles.
Mais faut-il vraiment être issu d'une famille paysanne pour devenir agriculteur ou agricultrice? A quels clichés les jeunes qui se lancent aujourd'hui doivent-ils encore faire face?
Jessica Vial et l'équipe du Point J