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Peine de 14 ans de prison requise dans l'attaque djihadiste de Lugano

Une vue du Tribunal pénal fédéral à Bellinzone (TI). [Keystone - Pablo Gianinazzi]
La procureure du Tribunal pénal fédéral réclame 14 ans de réclusion pour l’auteure de l’attaque au couteau à Lugano / Le 12h30 / 1 min. / le 1 septembre 2022
Au quatrième jour du procès de l'attaque au couteau de Lugano, le Ministère public de la Confédération (MPC) a requis jeudi une peine de 14 ans de prison. La prévenue de 29 ans doit être déclarée coupable de plusieurs tentatives de meurtre et d'infraction à la loi interdisant l'Etat islamique et Al-Qaïda.

Toutefois, la procureure a demandé que la peine de 14 ans de "réclusion" soit "suspendue" afin que l'accusée suive un traitement médical dans un centre fermé tant que le risque de récidive demeure.

La jeune femme n'a pas exprimé de remords ni de regrets après qu'on lui a montré les images des coupures sur ses victimes, a déclaré la procureure devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. De plus, elle a déclaré qu'elle était prête à recommencer, "en mieux", mais plus en Suisse, dans un autre pays.

>> Lire : Rare procès pour "acte terroriste" en Suisse, une femme sur le banc des accusés

Folie ou terrorisme?

"Acte de folie ou terrorisme? Les deux hypothèses ne s'excluent pas", a déclaré la procureure à l'ouverture de son réquisitoire, soutenant qu'une personne souffrant de problèmes mentaux "peut être capable de commettre un acte terroriste".

Le 24 novembre 2020, l'accusée - 28 ans au moment des faits et convertie à l'islam - a tenté d'égorger deux femmes dans un magasin Manor de Lugano, après avoir acheté un couteau sur place.

L'une des victimes, grièvement blessée au cou, s'est constituée partie civile et réclame 440'000 francs. La seconde, blessée à une main, a réussi à maîtriser l'assaillante avec d'autres personnes.

"L'inculpée a porté le terrorisme à nos portes. (...) C'est un cas symbolique pour notre pays", a déclaré la procureure. En l'espèce, a-t-elle poursuivi, "l'inculpée a commis un attentat terroriste avec une arme blanche", avant d'asséner: elle "voulait tuer, sans scrupule et sans pitié, non pas une mais plusieurs victimes au nom d'une idéologie violente".

Verdict attendu le 19 septembre

Selon les experts cités à la barre cette semaine par la cour, l'accusée souffre d'un léger retard mental et d'une sorte de schizophrénie et présente un risque de récidive. La défense devrait s'appuyer sur son état mental pour réfuter le motif "terroriste".

Lors de l'attaque, la jeune femme avait crié à plusieurs reprises "Allahou Akbar" et "Je vengerai le prophète Mahomet", et déclaré "Je suis ici pour l'EI", en référence au groupe djihadiste Etat islamique, selon l'acte d'accusation.

Elle est jugée pour "tentatives répétées d'assassinat" et violation de l'article de la loi fédérale interdisant les groupes djihadistes Al-Qaïda et Etat islamique. Elle est également poursuivie pour avoir exercé la prostitution sans le déclarer entre 2017 et 2020.

Le verdict pourrait tomber le 19 septembre et les parties pourront faire appel.

agences/kkub

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