Les femmes lutteuses aimeraient être plus visibles

Elles sont 180 lutteuses en Suisse et une trentaine en Romandie. Les premières lutteuses sont apparues en Suisse dans les années 1980 et elles ont formé l'Association fédérale de lutte suisse féminine en 1992. L'association romande a vu le jour en 2019. Malgré ces développements, la lutte féminine peine à faire sa place dans un milieu encore très masculin.

La Fête fédérale de lutte féminine a eu lieu une semaine avant celle des hommes, à Uezwil (AG), avec une visibilité moindre. "Il y a encore peut-être certains a priori par rapport à ce que les filles luttent, elles ont pourtant une super technique", constate Marielle Tissot, présidente de l'Association romande de lutte suisse féminine.

Bonne concurrence entre hommes et femmes

Certaines femmes pratiquent même ce sport en famille, comme les sœurs Berdoz. "Au classement général j'ai fait 2ème. J'aimerais bien devenir la meilleure lutteuse", commente Agathe Berdoz, 8 ans, dans le 19h30. "J'aime bien faire des prises, mettre l'adversaire sur le dos", ajoute sa petite sœur Joanna, âgée de 7 ans.

Elles se retrouvent les mardis à Château d'Oex (VD), dans le Pays d'En-Haut, avec des garçons, car en Suisse romande, les lutteuses ne sont pas assez nombreuses pour créer leur propre club. "Moi j'ai du plaisir à lutter avec eux. Ils sont très sympas et ils ne critiquent pas", explique Mathilde Berdoz, 12 ans. Camil Henchoz, 10 ans, partage le même enthousiasme: "Moi je suis content, j'ai Mathilde, la plus grande, et c'est une bonne concurrence pour moi, pour s'entraîner c'est bien".

Les lutteuses perçoivent toutefois un début de reconnaissance. A défaut de s'affronter dans les arènes avec les hommes, elles ont pu défiler officiellement lors de la Fête fédérale de lutte masculine pour la première fois.

Leur prochain objectif est maintenant de créer une section féminine au sein de l'Association fédérale. Cela permettrait aux femmes de trouver plus facilement des sponsors et d'améliorer leur visibilité, selon l'Association romande de lutte suisse féminine. La mise à disposition de ronds de sciure pour les filles lors de fêtes masculines est aussi une demande des lutteuses.

Maude Richon/Elisa Casciaro