Sécheresse, canicule, orages violents, feux de forêt: l'été 2022 a été marqué par des conditions météorologiques exceptionnelles. La Suisse a notamment connu son deuxième été le plus chaud depuis le début des mesures en 1864, avec trois vagues de chaleur marquées. Seul l'été 2003 a fait grimper le mercure encore plus haut.
Face à ces situations extrêmes dues au réchauffement climatique, les spécialistes du ciel pensent à revoir leurs méthodes. "Nous avons été confrontés à un problème", admet Philippe Jeanneret, responsable des émissions météo à la RTS.
Et de s'expliquer: "Lorsque nous utilisions nos cartes de masses d'air pour montrer les changements de températures d'une situation à l'autre, nous nous sommes rendus compte qu'elles étaient toujours dans le rouge. On passait du rouge... au rouge pour montrer des changements de températures, parce qu'il faisait déjà très chaud et qu'il allait faire encore plus chaud."
En violet et en noir?
Selon Philippe Jeanneret, la palette de couleurs utilisée par la RTS ne permet plus d'illustrer les températures de manière fidèle. "Cette palette fonctionnait très bien ces dernières années. Mais, cet été, il faisait tellement chaud que nous étions systématiquement dans le rouge. Il faut réfléchir à la manière de travailler ces cartes pour les rendre intelligibles et amener une bonne information au public", estime-t-il.
Son équipe étudie plusieurs solutions pour résoudre ce problème. La plus vraisemblable est une diversification de la palette. "Nous allons sûrement rajouter des couleurs, violettes et noires, pour montrer des températures plus élevées."
Une autre option consiste à garder les variantes actuelles, du bleu au rouge, en changeant simplement l'échelle. "Au lieu de montrer du rouge à 25 degrés, on ne l'aurait montré qu'à 30. Mais cette solution ne reflète pas vraiment le changement climatique en cours", souligne Philippe Jeanneret.
Propos recueillis par Antoine Droux/gma