Les prix de l'électricité et du gaz subissent actuellement de fortes fluctuations, notamment en raison de la guerre en Ukraine. Le Conseil fédéral a déjà pris plusieurs mesures pour renforcer l'approvisionnement en électricité. Mercredi, il a détaillé son concept de réserve hydroélectrique.
Consommateurs à la caisse
Des centrales à accumulation devront conserver une certaine quantité d'eau contre rémunération du 1er décembre au 15 mai. L'objectif est de constituer une réserve décentralisée de 500 GWh dans sept endroits différents, a précisé Werner Luginbühl, président de la Commission fédérale de l’électricité, devant les médias.
L'idée n'est pas de pouvoir assurer la totalité de l'approvisionnement durant toute la période définie, mais seulement de faire face à une impossibilité d'importation ponctuelle, a-t-il continué. "La réserve devrait permettre d'approvisionner le réseau pendant environ trois semaines et demie. Si une centrale nucléaire, comme Leibstadt, a des difficultés, ce serait plutôt deux semaines."
"La sécurité n'est jamais gratuite"
Les coûts sont actuellement estimés entre 650 et 750 millions de francs. Mais ils pourraient augmenter si les tensions sur le marché persistent. Les consommateurs devront les assumer. Ils devraient ainsi débourser 1,2 centime supplémentaire par kilowattheure, soit 4,50 francs par mois, a précisé Simonetta Sommaruga.
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"La sécurité n'est jamais gratuite. Et la réserve est un élément de sécurité", a pointé la ministre de l'énergie. "Si une pénurie survient, tout le monde sera confronté à un problème. Ça vaut la peine de l'avoir." Aucune aide pour les cas de rigueur n'est prévue pour le moment. La Bernoise a toutefois rappelé la campagne en cours visant à réduire sa consommation et ainsi sa facture d'électricité.
Appel d'offres en octobre
La réserve ne pourra être utilisée que pour faire face à des pénuries critiques. Son utilisation sera coordonnée avec les centrales de réserve fonctionnant au gaz, au pétrole ou à l'hydrogène, qui sont en train d'être mises en place.
Un appel d'offres sera lancé en octobre. S'il y a trop peu de propositions ou si celles-ci sont trop onéreuses, le Département fédéral de l'énergie pourra contraindre les exploitants de centrales électriques à constituer une réserve contre une rémunération fixée par les autorités.
Pour Simonetta Sommaruga, une telle mesure ne devrait pas être nécessaire. "Les entreprises devraient être conscientes de leurs responsabilités et ne pas vouloir encore faire de profits avec les réserves."
L'ordonnance, adoptée mercredi, est limitée jusqu'à mi-2025. Une loi devrait lui emboiter le pas. Elle est actuellement débattue au Parlement.
ats/jfe