Quatre ans plus tard, le GSsA lance sa première initiative, "Pour une Suisse sans armée et pour une politique globale de paix". Le vote aura lieu en 1989, année durant laquelle beaucoup entendront parler pour la première fois de ce mouvement.
Votée l'année même qui voit le bloc soviétique s'effondrer, de même que le mur de Berlin, l'initiative reçoit plus de 35% de votes favorables. Elle a aussi attiré la foule dans les urnes, avec un taux de participation de 69%, exceptionnellement élevé.
Genève et le Jura disent oui
"On estimait qu'un 25% d'acceptation serait déjà un joli succès pour cette initiative. On en est à plus d'un Suisse sur trois, avec deux cantons romands qui l'acceptent, le Jura et Genève", analyse à l'époque à l'antenne la journaliste de la RTS Romaine Jean.
"Ce résultat est un premier pas extrêmement encourageant pour la construction d'une autre Suisse, une Suisse ouverte, différente et désarmée", se réjouit de son côté Paolo Gilardi, cofondateur du groupe.
L'illusion du pacifisme?
L'ampleur inattendue du soutien désarçonne une partie de la droite et pousse le Parlement à entreprendre des réformes en profondeur de la défense nationale suisse.
"Nous sommes dans une période où l'on croit qu'il n'y a plus de menaces. L'Europe de l'Est se libéralise... Mais c'est une forme d'illusion du pacifisme. On a connu ça dans les années 1930", avertit alors le conseiller national François Jeanneret (PLR/NE).
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Le succès du service civil
Il en profite pour fustiger "une deuxième chose" qui lui paraît "plus importante": l'existence, à côté des pacifistes, de ce qu'il nomme des gens du confort. "Je crois qu'il y en a beaucoup qui mettent en cause tout service à la communauté", avance-t-il.
L'introduction du service civil en 1996 - une innovation partiellement à mettre au crédit du succès de l'initiative du GSsA - prouvera le contraire. Il rencontrera un grand succès, malgré la preuve par l'acte, soit l'obligation, pour les "civilistes", de servir la communauté une fois et demi plus longtemps que l'armée. Trop de succès même aux yeux d'une partie du Parlement, qui a cherché à plusieurs reprises ces dernières années à restreindre son accès.
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Sujet radio: Pierre-Etienne Joye
Adaptation web: Vincent Cherpillod