Le premier ouvrage sur l'univers du tatouage en Suisse, “Swiss tattoo: le graphisme dans la peau”, est sorti cette semaine. L'auteur, Clément Grandjean, a sillonné les salons de Suisse afin d'encrer le paysage du tatouage suisse dans les pages de son livre. Il est difficile d'estimer le nombre de lieux où il est possible de se faire tatouer en Suisse. On touche au domaine de l’intime, et le métier de tatoueur et tatoueuse échappe au radar depuis toujours. Mais il est très clair qu'il y a de plus en plus de corps tatoués. Comment cela s'explique-t-il? On en discute dans cet épisode avec Stéphanie Pahud, maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne, et auteure du livre “Chairissons-nous. Nos corps nous parlent”.
Le tatouage est toujours une manière de se démarquer. Ce qui est très paradoxal puisqu'on se marque avec le tatouage.
"Il y a une vision à la fois éthique et poétique du tatouage, c'est de se dire qu'on va pouvoir engager nos corps, qu'on va pouvoir militer avec nos corps et qu'on va pouvoir les repolitiser", explique Stéphanie Pahud. Des corps que Clément Grandjean montre dans son ouvrage. "Au niveau stylistique, il n'y a pas vraiment d'école suisse. On tatoue de tout. Mais aussi des motifs vraiment typiques aujourd'hui tels que des fleurs comme on le fait dans la peinture sur bois du Pays-d'Enhaut ou plus contemporains comme le tube de Cenovis, la bouteille de Rivella ou le caquelon."
Sa tatouer, est-ce une manière de se réapproprier son corps? Peut-on tout se tatouer? A quoi ressemble l'histoire suisse du tatouage?
Julie Kummer et l'équipe du Point J