Le contre-projet fixe un but pour 2050 et des objectifs intermédiaires avec des valeurs indicatives de réduction des émissions dans différents secteurs. Le projet prévoit deux milliards de francs sur 10 ans pour aider les propriétaires à changer de chauffage et abandonner les installations fossiles.
Le Conseil des Etats suit ainsi le Conseil national qui avait voté pour ce contre-projet indirect en juin. Toutefois, le vote était serré avec 23 voix pour et 21 contre, notamment car une partie de la commission voulait réduire le montant des aides pour le chauffage de moitié, à un milliard de francs.
Deux milliards de francs qui ont leur importance
Le comité de l'initiative avait promis de retirer son texte si le Conseil des Etats suivait le Conseil national en gardant les 2 milliards de francs d'aide. Ce montant était important pour les initiants: "à la place du bâton, on a la carotte. C'est-à-dire qu'au lieu d'interdire l'utilisation des énergies fossiles, on a deux milliards pour assainir les chauffages", explique Isabelle Chevalley, membre du comité de l'initiative, au micro de Forum.
Cependant, la décision ne plaît pas à tout le monde, l'UDC menace de lancer un référendum. "L'UDC reste sur sa victoire lors de la votation sur la loi CO2, mais je pense qu'ils doivent faire attention car le peuple risque de valider la loi étant donné que l'argent sera pris dans la caisse fédérale cette fois-ci", assure l'ancienne conseillère vert-libérale vaudoise.
"Nous n'avons pas le temps d'attendre"
En marge du débat, le Conseil des Etats a également voté une loi urgente qui prévoit plusieurs mesures pour accélérer le développement de l'énergie solaire, notamment une obligation pour tous les nouveaux bâtiments d'installer des panneaux solaires sur les toits ou les façades sauf exceptions.
En outre, les grandes installations solaires, notamment dans les Alpes, pourront être installées plus rapidement, y compris dans des sites d'importance nationale. "Le solaire doit devenir la norme", a résumé la Conseillère aux Etats écologiste Lisa Mazzone (GE).
Pour Isabelle Chevalley, une loi est encore mieux qu'une initiative car la mise en place est plus rapide. "On sait qu'il y a urgence et qu'il faut agir. Nous n'avons pas le temps d'attendre et là on va aller plus vite dans l'action", ajoute-t-elle.
Sujet radio Valentin Emery
Adaptation web: aps