Entre les exclusions, les décrochages ou encore les échecs scolaires, le mal-être des étudiants et étudiantes se fait de plus en plus ressentir en Suisse.
"A la rentrée passée, j'avais une vingtaine de situations complexes. C'est-à-dire des élèves qui étaient en dépression, qui avaient peut-être déjà fait une tentative de suicide et qui présentaient des symptômes tels que des crises d'angoisse qui les empêchaient de venir à l'école", témoigne dans la Matinale Marc Herzer, doyen de l’école de culture générale Ella-Maillart à Genève, dans La Matinale.
Pas toutes et tous égaux face à la pandémie
Bien que ce mal-être ne soit pas nouveau, Farinaz Fassa, professeure en sociologie de l'éducation à l'UNIL, explique que la pandémie a décuplé ce phénomène. "Pendant le Covid, il y a eu un blocage parce que, du jour au lendemain, les jeunes ont été renvoyés à la maison. Cela a mis à mal ceux qui avaient des situations sociales extrêmement difficiles", analyse-t-elle.
"Comment étudier à distance lorsqu'on partage sa chambre encore avec son frère ou sa soeur? Ce n'est pas possible! Alors que d'autres étudiants bénéficiaient de contextes tout à fait confortables", précise la professeure.
>> Lire à ce sujet : La pandémie de Covid-19 a eu un impact sur la santé mentale des enfants et adolescents
Collaboration entre famille et école
Aucune solution n'a été trouvée jeudi lors de la Semaine Internationale de l’éducation et de la formation mais pour Zoé Moody, professeure à la Haute Ecole pédagogique du Valais, les établissements scolaires ont leur rôle à jouer.
"Les enfants passent une partie importante de leur vie dans l'institution scolaire. Ce serait regrettable que l'école rejette tout simplement la question du bien-être des jeunes sur d'autres aspects de la société. On l'a vu dans certains travaux, la collaboration avec les familles est cruciale pour réfléchir aux questions du bien-être", déclare-t-elle.
Thibaut Clémence/aps