Les malfrats ont pris la fuite dans une petite voiture de couleur blanche, a indiqué la police lucernoise. Comme c'est toujours le cas lorsque des explosifs sont utilisés, l'enquête est menée par le Ministère public de la Confédération. Les dégâts au bâtiment sont importants et le montant du butin n'est pas connu.
L'Office fédéral de police (fedpol) a fourni à Keystone-ATS des chiffres précis sur les attaques contre des bancomats: à la mi-septembre, on en dénombrait déjà 38 pour l'année. En 2021, 49 attaques ont été enregistrées, 45 en 2020, 56 en 2019 et 18 en 2018.
Cette année, une vingtaine se sont faites avec de l'explosif ou du gaz, 17 appareils ont été fracturés. Il n'y a pas encore eu de cas de manipulation électronique cette année. Il existe près de 7000 distributeurs de billets en Suisse.
Attaques en série
Les enquêtes montrent "que plusieurs groupes sont actifs en Suisse et qu'ils commettent des attaques en série ciblées", précise fedpol. Il s'agit de "petits groupes hétérogènes de trois à quatre personnes". Les criminels proviennent de différents pays européens - notamment d'Europe de l'Est, des pays du Bénélux et de France.
Pour l'attaque et la fuite, ils utilisent souvent plusieurs véhicules volés et munis de fausses plaques d'immatriculation ou sans plaques du tout. En outre, les criminels "traversent sciemment les frontières cantonales ou nationales".
Recrudescence depuis 2019
Depuis 2019, les autorités constatent une recrudescence de ces explosions de bancomats. Les raisons possibles peuvent être l'exiguïté du territoire et la densité du réseau de distributeurs en Suisse.
Fedpol suppose également que les mesures préventives prises par les banques à l'étranger en matière de sécurité des bancomats incitent les criminels à transférer leurs méfaits en Suisse.
En cas d'attaques aux explosifs, fedpol mène l'enquête et les procédures pénales sont menées par le Ministère public de la Confédération. Si les attaques se font au gaz, si les distributeurs sont fracturés ou leur électronique manipulée, les polices investiguent.
Les explosions enregistrées jusqu'ici se répartissent dans de nombreux cantons. Les données de fedpol montrent toutefois une accumulation de cas en Suisse romande, dans le canton de Berne et dans le nord-ouest de la Suisse.
En juin, quatre attaques s'étaient produites en Suisse romande: à Lajoux (JU), Moutier (BE), Portalban (FR) et au restoroute de la Gruyère.
Les banques restent discrètes
Contactées par Keystone-ATS, les banques restent discrètes sur leurs concepts concernant les bancomats. Elles invoquent des raisons de sécurité, non destinées à être rendues publiques.
Par le passé, Raiffeisen notamment affirmait moins fournir les automates en billets par précaution. UBS écrit que la sécurité des distributeurs de billets est une priorité absolue. Elle a mis en place les normes de sécurité les plus élevées possibles. La Banque cantonale de Zurich dit examiner en permanence les possibilités de protéger encore mieux ses bancomats contre les activités criminelles.
PostFinance, qui dispose d'un réseau de 887 Postomat en Suisse, affirme également accorder une grande importance à un standard de sécurité élevé de ses appareils. Aucun n'a toutefois été touché par une explosion récemment. L'entreprise examine régulièrement de nouvelles mesures de protection et les applique si nécessaire.
ats/gma