Guy Parmelin: "Le Conseil fédéral travaille à la création d'un état-major de crise" sur l'énergie
Les cantons ont récemment signifié au Conseil fédéral leur insatisfaction quant à sa gestion de la crise énergétique. Ils regrettent un manque d'information et de n'être consultés que ponctuellement.
Ils réclament également un état-major de crise permanent avec lequel dialoguer, qui permettrait d'avoir une ligne directrice claire en cas de pénurie d'énergie. Jusqu'à présent, l'exécutif fédéral n'avait pas tranché sur cette question.
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Invité du 19h30 dimanche, le conseiller fédéral en charge de l'Economie Guy Parmelin a assuré que le gouvernement était "à bout touchant" concernant la création d'un état-major de crise "avec un guichet unique pour les cantons". "Le Conseil fédéral y travaille encore" et il annoncera la décision lorsque les préparations seront terminées, a précisé le Vaudois.
Cet organe, en cas de crise dans l'approvisionnement économique de la Suisse, devrait être dépendant du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR). Pour l'instant, les travaux de préparation sont menés avec le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) de Simonetta Sommaruga, pour améliorer l'approvisionnement en énergie, a aussi indiqué le conseiller fédéral.
Une cellule activée qu'en cas de pénurie
Les cantons demandent également au gouvernement de déclarer l'état de pénurie d'électricité. Le président de la Conférence des directeurs cantonaux de l'énergie, Roberto Schmidt, a notamment accusé la Confédération de "dormir en matière d'électricité".
Ces propos étonnent Guy Parmelin, qui estime que le Conseil fédéral "a beaucoup fait depuis le mois de février". Le secrétaire général de la Conférence des directeurs cantonaux de l'énergie a par ailleurs toujours été associé aux discussions, souligne-t-il. "Le DETEC, mon département et tout le Conseil fédéral travaillons main dans la main pour trouver des solutions à différents niveaux", a insisté Guy Parmelin.
La cellule de crise prévue par l'exécutif fédéral n'interviendra que lorsque la Suisse entrera en situation de pénurie. Et le conseiller fédéral l'assure: le gouvernement cherche activement à éviter toutes mesures de contingentement.
Propos recueillis par Jennifer Covo
Adaptation web: Isabel Ares
Un système de contrôle insuffisant
La Confédération ne sait pas combien d'électricité et de gaz sont actuellement consommés en Suisse, faute de données à jour, rapporte dimanche le SonntagsBlick. Elle ne peut donc pas déterminer si les mesures d'économie portent leurs fruits.
Le journal pointe notamment un retard dans la numérisation du système pour expliquer cette situation. De nombreuses entreprises locales d'approvisionnement énergétique ne sont pas en mesure de transmettre leurs données de façon automatisée.
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"Il est vrai que le monitoring des données est extrêmement important", a réagi Guy Parmelin dans le 19h30, qui a toutefois affirmé qu'un travail "intense" est actuellement mené pour améliorer le système.
Appel à faire le plein de mazout
Alors que les prix de l'énergie ont fortement augmenté en Suisse, le Conseil fédéral a jusqu'à présent refusé de mettre en place des aides pour les entreprises et les ménages en difficulté.
Au même moment, les pays européens voisins s'activent afin de trouver des solutions pour la population souffrant de l'inflation. L'Union européenne (UE) a proposé des mesures qui comprennent notamment la redistribution des "superprofits" et le plafonnement du prix de l'électricité.
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La Confédération, elle, doit se prononcer en octobre sur d'éventuelles mesures de soutien, a indiqué le conseiller fédéral Guy Parmelin, qui rappelle que la situation en matière d'inflation en Suisse n'est pas comparable avec celle de l'Europe.
En termes d'économie d'énergie, "chaque kilowattheure compte", a aussi martelé le Vaudois, en s'adressant à la population. Il a par ailleurs appelé "toutes celles et ceux qui peuvent aujourd'hui faire le plein de mazout" à le faire dès à présent, pour éviter tout problème logistique cet hiver.