"Il est juste et important que la Suisse continue de dialoguer avec la Russie", a déclaré le conseiller national PS zurichois Fabio Molina sur Blick TV.
Mais le pouvoir des images est extrêmement important dans une telle guerre de propagande. C'est pourquoi il est très maladroit que le président de la Confédération se soit ainsi laissé piéger sur une photo, où il apparaît souriant. "Il y a des rencontres où l'on prend une photo et d'autres où l'on n'en prend pas", estime Fabio Molina.
"Machine de propagande"
Le chef du groupe parlementaire du Centre Matthias Bregy (VS) a notamment réagi avec colère sur Blick.ch. Pour lui, il est "incompréhensible que l'on se laisse abuser par la machine de propagande russe avec une photographie".
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a, quant à lui, choisi un cliché plus neutre, montrant Ignazio Cassis très sérieux, assis face à Sergueï Lavrov.
Le président du PLR Thierry Burkart est venu à la rescousse de son conseiller fédéral en déclarant que si l'on voulait offrir ses bons offices, il fallait parler à Sergueï Lavrov et qu'une poignée de main en faisait partie. "Une photo de celle-ci est malheureuse, mais parfois on ne peut pas l'éviter", a-t-il déclaré.
De tels gestes sont inhérents à ce type de rencontres, fait-on également remarquer dans l'entourage du président de la Confédération. Il n'était pas question d'interdire aux photographes de faire leur travail, liberté de la presse oblige, dit-on.
Pascal Couchepin à la rescousse
Ignazio Cassis a également reçu le soutien de l'ancien conseiller fédéral et collègue de parti Pascal Couchepin. La critique est "ridicule", a-t-il déclaré à la SRF. Pour lui, une telle photo fait tout simplement partie de la vie, on ne peut pas l'éviter.
Et le fait que le président de la Confédération sourie à cette occasion est normal. Ce qui est bien plus important, c'est que le président de la Confédération ait parlé clairement lors de la rencontre et critiqué les référendums fictifs dans les territoires ukrainiens occupés, a expliqué Pascal Couchepin.
A gauche comme à droite, à quelques exceptions près, tous les élus fédéraux rencontrés par la RTS sont d'accord: il fallait saisir l'opportunité de rencontrer Sergueï Lavrov et "lui dire ses quatre vérités". Ainsi, le dialogue entre la Suisse et la Russie n'est pas rompu, malgré le fait que Berne soit aligné sur les sanctions européennes.
Le ministère russe des Affaires étrangères a également publié sur Twitter des photos de Sergueï Lavrov serrant la main du président de l'Assemblée générale de l'ONU Csaba Körösi, du ministre vénézuélien des Affaires étrangères Carlos Trotosa, du président d'Afrique centrale Faustin-Archange Touadera, du ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shukri, du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et du président du CICR Peter Maurer.
mm/vajo avec ats