Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) est normalement chargé de valider ou non de telles exportations de matériel de guerre. Il prend sa décision après consultation du Service de renseignement, ainsi que des départements de la Défense et des Affaires étrangères.
Mais si la vente est considérée comme particulièrement sensible sur le plan géopolitique, c'est le Conseil fédéral qui tranche. Il est toutefois impossible de savoir quels étaient les avis contraires sur la transaction avec le Qatar. Le gouvernement estime, lui, qu'il n'existe pas de raisons impératives imposant un refus de cette vente.
Réaction du GSsA
Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) "condamne fermement" le fait que la Suisse continue d'exporter du matériel de guerre vers un pays qui viole systématiquement et gravement les droits humains. "C'est une honte" d'exporter du matériel de guerre vers un pays "manifestement autocratique où les droits humains comptent peu", ajoute le GSsA.
Dans un communiqué vendredi, le GSsA exhorte le Conseil fédéral à prendre enfin au sérieux le contre-projet à l'initiative de correction entré en vigueur le 1er mai dernier, et à adopter des conditions d'exportation efficaces pour le matériel de guerre. Il attend du gouvernement qu'il justifie de manière transparente pourquoi il ne voit "aucune raison impérative d'interdire cette exportation".
Le GSsA rappelle en outre le tollé qu'avait suscité il y a un an la volonté du groupe d'armement suisse Rheinmetall Air Defence d'exporter au Qatar des systèmes de défense antiaérienne d'une valeur de 210 millions de francs pour la Coupe du monde de football 2022, sur les chantiers de laquelle plus de 6500 travailleurs ont perdu la vie.
vajo avec ats