Le projet du PLR est simple: une entreprise devrait pouvoir réduire son activité pendant les mois critiques de l’hiver. En contrepartie, les employés devraient compenser ces heures de travail chômées pendant d’autres périodes de l’année.
La loi actuelle, qui fixe une durée maximale de travail hebdomadaire, ne permet toutefois pas cette flexibilisation. Selon les libéraux-radicaux, il faut donc permettre des exceptions, en annualisant le temps de travail.
La mesure vise notamment l’industrie, explique le conseiller national bernois PLR Christian Wasserfallen jeudi dans La Matinale. Il prend l'exemple d'une entreprise métallurgique soleuroise qui consomme 10% de l’énergie du canton. "Ce sont des quantités immenses", pointe-t-il.
Là, on peut peut-être économiser dans les temps critiques, et on ne risque pas une lacune de l’électricité.
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"Péjorer les conditions de travail"
Cette velléité de changer le droit du travail n’est pas nouvelle. Une initiative parlementaire déposée en 2016 est d’ailleurs toujours en suspens. Pour le conseiller national socialiste Samuel Bendahan, le PLR se sert du prétexte d'un risque de pénurie pour revenir à la charge avec une vielle revendication.
"Utiliser une crise pour péjorer les conditions de travail des gens sans compensation, ce n'est vraiment pas juste et ce n'est pas la manière avec laquelle on doit discuter dans notre pays", lance le Vaudois.
Si des sacrifices doivent être faits, on essaie de les partager.
"Aujourd’hui, ceux qui souffrent le plus de la crise c’est la classe moyenne. On voudrait lui faire subir encore une flexibilisation de son travail sans qu’elle ait le contrôle", estime l'élu.
Autre motion en septembre
Selon Samuel Bendahan, "les employeurs ne seraient pas contents" si les travailleurs proposaient de choisir eux-mêmes quand "ils ont envie de travailler ou pas".
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Une autre motion déposée mi-septembre sous la Coupole vise aussi une flexibilisation des horaires de travail. Elle veut permettre d'autoriser, en cas de pénurie et de façon temporaire, le travail dominical ou nocturne. L'objectif est encore une fois de mieux répartir la consommation d'énergie.
Valentin Emery/ami