Les Suisses achètent près de 20 kilos d'habits par année et par personne. Si cette consommation ne baisse pas, une étude menée récemment par la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) et le marché en ligne Ricardo dévoile les usages concernant les habits que nous ne voulons plus porter.
L'étude menée sur un échantillon de 1505 participantes et participants démontre que dans une grande majorité, les vêtements que nous n'utilisons plus sont donnés à des associations caritatives ou revendus (77,6%). Environ 7% des habits que nous ne portons plus finissent à la poubelle.
Le luxe de la seconde main
Une habitude qui peut expliquer l'essor des friperies, notamment celles de luxe. Comme la boutique le Dressing à Lausanne, qui achète et revend les plus belles pièces des fashionistas de la région lémanique.
Le directeur, Sébastien Garsault, vient de réceptionner un sac Chanel quasiment neuf. "C'est une cliente qui vient de nous laisser un arrivage exceptionnel. Je pense que le sac va se vendre aux alentours de 4500 francs", explique-t-il. Une acheteuse rentre dans le magasin. C'est le coup de cœur. Elle repart aussitôt avec le Chanel sous le bras.
"On en a vraiment pour tous les budgets et tous les prix. Chez nous on va côtoyer autant du Gucci, que du Max Mara, du Erno ou du Burberry. Mes clientes viennent pour se faire plaisir, on leur fait vivre une jolie expérience shopping. Elles passent un bon moment et repartent le cœur chargé de souvenirs."
Comme cette habituée, dont le passage lui a coûté plusieurs milliers de francs. "Ce que j'aime bien ici, c'est la rareté des pièces. On a vraiment accès aux accessoires qui sont très recherchés", détaille-t-elle.
Mode durable
Rechercher, trouver et s'acheter le Graal, c'est la priorité de la clientèle des boutiques de seconde main selon Alexandre Lanz, rédacteur adjoint chez Fémina. Mais il y voit aussi un enjeu plus profond. "Le phénomène autour du second hand se situe à la rencontre de plusieurs facteurs. D'abord la recherche de la pièce de collection vintage, mais aussi un changement de conscience autour de la durabilité. Elle concerne autant les milieux qui confectionnent la mode que les personnes qui en consomment."
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Une idée que partage Jennifer Russel, créatrice de mode qui organise fréquemment des vides-dressing. "C'est important de pouvoir offrir une seconde vie aux vêtements et de pouvoir recevoir des clientes ou des amies qui vont s'approprier le vêtement, en le personnalisant à sa manière. Jeter un vêtement aujourd'hui, c'est comme jeter une part de sa personnalité ", conclut-elle.
>> Pour aller plus loin, écouter le podcast du Point J : Podcast - Peut-on s'habiller sans polluer?
saje
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