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Une formation à Fribourg pour intégrer les imams dans la société suisse

La formation des imams à Fribourg. [Keystone - Dominic Favre]
RTSreligion - Une formation à Fribourg pour intégrer les imams dans la société suisse / Chronique de RTSreligion / 2 min. / le 30 septembre 2022
Un premier cycle de formation continue, destiné aux imams de Suisse, s’est achevé à la fin du mois de septembre. Une manière d’intégrer davantage l’islam dans le paysage social et religieux du pays.

Durant douze mois, 65 imams en poste en Suisse ont pris part à ces ateliers, mis en place par le Centre Suisse Islam et Société (CSIS), lié à l’Université de Fribourg. Ces religieux musulmans – certains tout récemment arrivés, d’autres officiant depuis plusieurs années dans les mosquées helvétiques – représentaient plus de la moitié de ceux actifs dans notre pays.

Au programme de la formation: des interventions du monde académique, de l’administration ou des institutions sociales, mais aussi des associations musulmanes, visant à renforcer chez les imams la compréhension du tissu social et politique suisse.

Parce que, dans les cantons, les imams ne se limitent plus seulement à leur rôle religieux, au sein de leurs communautés. Ils assument de plus en plus une place d’acteurs sociaux, en jouant même un rôle de pont entre les musulmans qu’ils accompagnent et la société toute entière.

Une demande provenant des imams

Si l’initiative était soutenue par le Secrétariat d’Etat aux migrations, la motivation première de cette formation continue n’était pas tant la prévention des risques de radicalisation ou la sécurité. Elle répondait davantage à une demande émanant des imams eux-mêmes, selon Hansjörg Schmid, directeur du CSIS et responsable de ces modules.

Les imams veulent en effet apprendre à se positionner face à des attentes parfois antagonistes: celles de leurs fidèles et celles provenant de l’extérieur de leur communauté. Un antagonisme qui s’exprime par exemple dans le cas de conflits liés à des projets de construction de nouvelles mosquées, thème d’ailleurs abordé lors d’un des ateliers.

Ouverture au dialogue

Cette formation marque donc un signe d’ouverture au dialogue, et cela à trois niveaux. En premier lieu elle permet un échange entre les associations musulmanes de différentes origines: arabophones, turques ou albanaises…

Elle traduit également un désir d’ouverture à la société environnante. En témoigne notamment le fait que, dans les mosquées, les prêches se font de plus en plus dans les langues nationales de notre pays.

Enfin, la formation a fait remonter la nécessité d’un dialogue interne aux communautés musulmanes elles-mêmes. Plusieurs imams ont ainsi souligné, au cours de ces ateliers, leur besoin de plus d’interaction avec leurs fidèles, de même que la nécessité qu’ils perçoivent de laisser une place plus importante aux femmes.

Matthias Wirz/RTSreligion

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