L'objectif de la campagne est de détecter la maladie le plus rapidement possible afin d'éviter le développement de métastases. Il est estimé que le cancer du sein est responsable de 1400 décès par an alors que 7000 femmes sont diagnostiquées chaque année.
Le taux de mortalité reste stable ces dernières années, malgré une nette augmentation du nombre de cas enregistrés grâce aux progrès techniques de la médecine. De plus en plus de cancers bénins sont ainsi détectés et traités alors qu'ils ne se seraient pas développés.
"Efficacité bien moindre"
Cécile Bour, radiologue en France, remet en cause le bien-fondé de cet examen systématique, dont "l'efficacité bien moindre" ne permet pas "une réduction en termes de mortalité". La médecin dénonce également les risques "dont on ne parle pas aux femmes" concernant le surdiagnostic, dont "l'irradiation".
Des études, actuellement menées aux Etats-Unis et dans les pays nordiques, suivent des patientes non-traitées après un dépistage positif afin de mieux évaluer le taux de mortalité.
"Décision éclairée"
Jean-Luc Bulliard, à la tête du secteur maladies chroniques à Unisanté, estime qu'"entre 1 et 10% de l'ensemble des cancers du sein" sont "peu agressifs, voire pas agressifs du tout".
Le spécialiste souligne cependant que les programmes d'information en Suisse présentent de manière "la plus objective et complète possible" les avantages et les inconvénients du dépistage "afin que 100% des femmes puissent prendre une décision éclairée".
Dans la majorité des cas, le traitement précoce du cancer du sein a quand même démontré son efficacité pour éviter les issues fatales.
si/mera
Accompagner les enfants de parents malades du cancer
En 2020, Marilia Felippe a fait une rechute: son cancer du sein était guéri depuis plus de quinze ans, mais des douleurs sont revenues. Sa fille avait alors 3 ans, son fils 5.
"Mon fils a commencé à avoir un manque de confiance total. Tout lui faisait peur à ce moment-là", témoigne Marilia Felippe dans le 19h30 de la RTS. La famille se rend alors au centre OTIUM à Genève, où un accompagnement spécifique est proposé pour les enfants de parents malades du cancer.
"C'est très rassurant pour la personne malade", indique la psychologue à OTIUM Arianne Torné. "Pour l'enfant, cela fait partie des apprentissages de la vie. Si cela est bien géré, cela peut être une ressource pour plus tard, au lieu que ce soit une grande blessure."