A l'instar de nombreuses municipalités françaises et européennes, la Municipalité veveysanne a décidé mardi d'interdire dans l’espace public toute manifestation en lien avec la Coupe du monde de football au Qatar.
"Ce n'est pas contre le sport, ce n'est pas contre le foot, c'est contre le contexte politique. C'est une manifestation qui va à l'encontre des droits de l'homme, avec des conditions de travail qui sont déplorables", explique dans le 19h30 Laurie Willommet, Municipale en charge du sport à Vevey.
Lausanne n'organisera rien
De son côté, Lausanne n'installera pas de fans zones ni d'écrans géants dans l'espace public pour diffuser les matches de football.
"Au vu de la situation de violation de droits humains et de non-respect des conditions de travail au Qatar, la ville de Lausanne ne va pas organiser de fans zones. J'ai amené cette question en municipalité et la réponse était assez unanime", explique Emilie Moeschler (PS), conseillère municipale en charge de la direction des sports et de la cohésion sociale.
"Je pense qu'il faut qu'on fasse tout ce qu'on peut pour pousser les organisations internationales sportives à organiser des événements qui respectent les droits humains et les conditions de travail", ajoute la conseillère municipale.
Débat à Genève
Du côté de la ville de Neuchâtel, la décision a été prise en 2021 de ne pas organiser de fans zones pour des questions économiques, environnementales et humanitaires. Si la ville de Neuchâtel s'y est refusée, une fan zone sera tout de même installée dans le bâtiment de la Cité universitaire qui dépend du canton.
A Fribourg et Sion, aucune demande pour organiser un événement de ce type n'a été déposée et la question du boycott ne se pose donc pas. En revanche, le débat est vif à Genève. Le conseiller municipal socialiste Pascal Holenweg a déposé une pétition réclamant la suppression de la fan zone.
"On a prévu une grande tente tempérée sur la plaine de Plainpalais qui pourra accueillir environ 4000 personnes. On a aussi une tente à la capacité de 450 personnes où il y a un concept match-fondue. On est prêt, on a signé tous les contrats et maintenant la clé est du côté de la municipalité", détaille Frédéric Hohl, directeur de l'agence Nepsa chargée de l'organisation, qui n'est pas rassuré par la situation.
"Indécent au niveau des droits humains"
"Les questions posées par les groupes politiques sont tout à fait justes, il n'y a aucun problème. Ce qui m'étonne c'est qu'il les sortent si tard, parce que le Qatar a été choisi il y a 10 ans et la ville de Genève nous a choisi comme organisateur il y a 7 ans", raconte Frédéric Hohl.
Pour Nicolas Walder, conseiller national genevois et vice-président des Verts Suisse, la ville de Genève doit aussi boycotter. "Non seulement c'est indécent au niveau des droits humains, mais c'est aussi indécent d'organiser une Coupe du monde qui nécessite une telle facture de CO2 et de tels investissements qui ne sont pas durables. Si je devais voter en ville de Genève, je voterais contre la fan zone", explique-t-il.
Pour le moment la ville de Genève maintient sa fan zone à Plainpalais. Elle compte informer sur place les spectateurs et spectatrices des enjeux politiques autour de l'événement.
En revanche, toute une série de bars ou de restaurants ont prévu d'organiser des animations dans plusieurs villes.
Propos recueillis par Foued Boukari
Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva