"Au niveau physique, des endorphines sont secrétées par le cerveau grâce à la course", explique Roberta Antonini Philippe, chercheuse et maître d'enseignement en psychologie du sport à l'Université de Lausanne, interrogée dans Le Point J. "Nous pouvons toutes et tous ressentir ce bien-être. On est bien pendant, mais aussi quelques heures après la course. C'est cette notion de plaisir qu'on recherche."
"Quand on court, il y a de l'effort, de la souffrance, c'est difficile! Mais finalement, on est avec soi-même, à l'écoute de son propre corps, on le découvre aussi", ajoute la spécialiste. Selon elle, courir est aussi un moyen de rester dans le moment présent, parce que l'on est attentif à notre respiration, aux changements du terrain, par exemple. Cela rapproche cette activité des techniques de pleine conscience.
Courir calme l'esprit, et pourtant on est en mouvement.
"Le sens de la course à pied est à aller chercher dans les années 1970, quand tout le monde - même les femmes, ce qui n'était pas fréquent - a commencé à courir, dans les stades, à l'extérieur", analyse Roberta Antonini Philippe. Ainsi, alors que la course peut être perçue comme un sport individuel, plusieurs études montrent que sa composante sociale est extrêmement importante.
Chez certaines personnes, la course permet de faire face à leur souffrance, à une situation personnelle compliquée, comme un deuil, par exemple. "La course de longue distance, notamment, permet d'évacuer cela, ou en tout cas de se recentrer sur soi-même", ajoute-t-elle.
Comment expliquer le succès des courses populaires? Quels sont les risques de blessures?
Jessica Vial et l'équipe du Point J