Modifié

Le prix des fruits et légumes devrait augmenter cet hiver

Pénurie de pommes suisses en raison de la mauvaise récolte 2017. [Keystone - Gian Ehrenzeller]
L'impact de la crise énergétique sur le prix des fruits et légumes suisses / La Matinale / 4 min. / le 10 octobre 2022
La hausse des prix de l'énergie a des conséquences importantes sur certains produits de consommation comme les fruits et légumes suisses. Le stockage de ces aliments pour qu'ils soient disponibles en tout temps nécessite en effet beaucoup d'électricité.

Certains fruits et légumes passent l'hiver dans de très grands frigos. Par exemple, si les pommes Gala actuellement en magasin viennent d'être récoltées, les Golden ont attendu jusqu'à 12 mois avant d'être vendues. Elles sont préservées grâce à des températures proches de zéro degré, mais aussi grâce à un taux d'oxygène quasi nul.

L'exemple de Léman Fruits

Les halles de la coopérative Léman Fruits, une filiale du groupe Fenaco située à Perroy, dans le canton de Vaud, sont équipées pour ce type de stockage. Chaque hiver, 10'000 tonnes de fruits sont entreposés, surtout des pommes et des poires. Léman Fruits fournit les principaux grands distributeurs de Suisse romande.

"Les pommes rentrent carrément en hibernation pour une durée indéterminée de manière à ce que l'on puisse commercialiser cette marchandise tout au long de l'année et approvisionner le marché suisse", raconte le responsable du secteur fruits chez Fenaco Christian Bertholet au micro de la Matinale de la RTS.

Cette hibernation requiert beaucoup d'énergie, soit quelque deux millions de kilowattheures par année. A titre de comparaison, un ménage de 4 personnes consomme en moyenne 4500 kWh par an. Or, pour l'année 2023, Fenaco s'attend à des coûts énergétiques doublés, ce qui représente, rien que pour le site de Perroy, une hausse de la facture d'électricité de 100'000 francs.

>> Lire aussi : Douche rapide ou lasagnes au four? Ce que vous pouvez faire avec 1 kWh

Surcoûts en cascade

La hausse du prix de l'énergie entraînera un surcoût total d'un million de francs pour Fenaco, car de nombreuses pommes de terre sont également stockées de la même manière. Le groupe va devoir le répercuter et il négocie actuellement avec les grands distributeurs Coop et Migros afin d'augmenter ses prix de 3 à 4 centimes le kilo.

Le transport des marchandises par camion pour fournir les distributeurs aura aussi un impact en raison de la hausse du prix de l'essence. Avec l'inflation, Fenaco s'attend aussi à devoir appliquer des hausses de salaires dans l'ensemble de son groupe. Autant de facteurs qui vont au final peser sur le consommateur.

>> Lire aussi : Avec l'inflation, la précarité est à la porte de nombreux ménages en Suisse

>> Lire aussi: Avec l'inflation, la précarité est à la porte de nombreux ménages en Suisse

>> Regarder aussi le sujet du 19h30:

Sujet radio: Loïc Delacour
Adaptation web: Julien Furrer

Publié Modifié