Si les hôpitaux, les centrales de police ou les casernes de pompiers sont souvent équipés en groupes électrogènes, ce n'est pas le cas de tous les sites cantonaux qui délivrent des prestations essentielles à la population. Si certaines de ces infrastructures critiques devraient être épargnées par le délestage, d’autres ne le seront pas pour des raisons techniques ou parce qu'elles ne figurent pas sur la liste des secteurs exemptés.
"Nous assurons que les bâtiments et les infrastructures qui répondent aux critères Ostral (de l'organisation pour l'approvisionnement des entreprises électriques en cas de crise) soient recensés et disposent de plans de continuité d'activité, de groupe de secours ou de lieux de replis. Nous avons donc fait quelques achats préventifs au cas où ces groupes de secours s'avéreraient nécessaires" explique au micro de La Matinale Claire Walenda, qui dirige le centre d'analyse des risques du canton de Genève.
Des points d'urgence et des questions sans réponses
De son côté, le canton de Vaud a investi 3 millions de francs dans la location de 23 génératrices et 13 chaudières pour compléter l’équipement de certains sites indispensables. Genève et Berne ont aussi acheté du matériel supplémentaire mais n'ont communiqué aucun montant. D’autres cantons veulent d’abord savoir comment la Confédération entend mettre en œuvre le délestage avant d’effectuer des achats ou des locations.
En l’état, il sera impossible financièrement et parfois logistiquement de mettre des génératrices sur tous les sites indispensables de l'administration cantonale. Dans la mesure du possible, certaines activités devront être délocalisées dans les bâtiments équipés ou non délestés. Au niveau sécuritaire, certains cantons comme Fribourg pourraient créer des points de rencontre d’urgence dans les quartiers et les villages où le courant sera coupé.
"Le canton de Fribourg est en train de réfléchir à comment il peut mettre au minimum un point de rencontre d'urgence par village. Sur les grandes communes, il est logique d'avoir plusieurs points d'urgence. C'est dans ces lieux qu'on pourra venir chercher les informations nécessaires et également les premiers secours", précise Christophe Bifrare, le chef du Service de la protection de la population et des affaires militaires du canton.
En outre, aucun canton n’a de réponses claires pour les infrastructures qui appartiennent aux privés ou aux communes. C'est le cas des pharmacies, de certains laboratoires, des services de traitement des eaux usées et de l’approvisionnement en eau potable ou encore de la chaîne de production et vente des aliments. Des recensements sont en cours pour connaître leur état de préparation face au scénario du délestage.
Propos recueillis par Marc Menichini
Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva