Les gazoducs Nordstream 1 et 2 auraient relâché quelque 70'000 tonnes de méthane au début du mois. A la surface de la mer Baltique, on pouvait observer des milliers de bulles, signes du méthane qui s'échappait des énormes tuyaux sous-marins.
Ces gazoducs étaient arrêtés mais contenaient tout de même du gaz sous pression, ce qui a engendré ces fuites. “On distingue deux types de gazoducs, ceux de transport, avec des pressions d'environ 50 à 100 bars, qui nécessitent une station de compression tous les 150 km pour les faire fonctionner et les gazoducs de distribution au niveau local”, explique René Bautz, directeur de Gaznat, le groupe vaudois qui transporte le gaz naturel en Suisse occidentale.
Il y a deux gazoducs au fond du lac Léman, qui vont de Villeneuve à Genève.
"Ce qui est dangereux pour l'environnement ou la faune sous-marine, ce sont probablement les explosions. Une fois qu'il y a une fuite, c'est du méthane qui va remonter à la surface, qui est un gaz à effet de serre", explique René Bautz. Et ces fuites ne sont pas des cas isolés.
Thomas Lavaux, professeur à l'université de Reims et spécialiste en sciences du climat, a répertorié plus de 1500 fuites majeures de méthane sur la planète. Elles se produisent principalement dans les pays qui sont des grands bassins gaziers, soit les Etats-Unis, l'Algérie, le Turkménistan, la Russie ou encore l'Iran.
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"Sur de longues échelles de temps, on pourrait ignorer le méthane. Mais sur le court terme, sur les objectifs climatiques qu'on s'est fixés, il est clair que le méthane a un rôle très important à jouer", ajoute Thomas Lavaux.
La présence des gazoducs est-elle un problème pour la faune? Ces installations sont-elles surveillées pour éviter les sabotages? D'où vient le gaz qui arrive en Suisse?
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Julie Kummer et l'équipe du Point J