Les personnes qui arrivent à la gare de Buchs sont principalement de jeunes hommes, parfois mineurs. Ils sont originaires d'Afghanistan, du Maghreb ou d'Inde. Ils ont probablement parcouru la "Route des Balkans", d'après la police cantonale de Saint-Gall.
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Migration secondaire
Une majorité d'entre eux ont déjà déposé une demande d'asile en Autriche. Mais ce qu'ils veulent, c'est rejoindre la France ou le Royaume-Unis. Il s'agit de ce que l'on appelle la migration secondaire.
Et cette situation est particulièrement compliquée à gérer pour les autorités. En effet, contrôlés à leur arrivée en Suisse, ces jeunes hommes se volatilisent ensuite rapidement dans la nature, ne laissant pas le temps au canton d'ouvrir une procédure en vue d'un éventuel renvoi selon les règles du système Dublin. Le centre provisoire qui était dédié à ces démarches est désormais fermé.
Contrôles aux frontières
Face à l'afflux de migrants, le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) a pris des mesures. "On a renforcé notre collaboration avec l'Autriche, on a décidé de faire plus de contrôles aux frontières et on essaie de faire en sorte que les renvois vers l'Autriche dans le cadre des accords Dublin fonctionnent autant que possible", détaille le porte-parole du SEM Lukas Rieder.
"Concrètement, ces personnes sont contrôlées par les gardes-frontières", explique dans La Matinale Hanspeter Krüsi, chef de la communication au sein de la police cantonale de Saint-Gall. "Si elles n'ont pas de précédents connus, par exemple si elles ne sont pas recherchées pour un délit en Suisse, elles peuvent continuer leur voyage. Parfois, des procédures de réadmission pour d'éventuels renvois vers l'Autriche sont ouvertes, mais ces jeunes ne veulent pas du tout rester en Suisse."
Du côté du canton comme de la Confédération, on en appelle à une solution internationale et multilatérale pour faire face à cette augmentation des arrivées irrégulières en Europe.
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Sujet radio: Camille Degott
Traitement web: Fabien Grenon
Le plus haut niveau d'entrées irrégulières depuis 2016 en Europe
Le nombre d'entrées irrégulières dans l'Union européenne a augmenté entre janvier et septembre de 70% par rapport à la même période de 2021. Il a atteint le niveau le plus élevé depuis 2016, a indiqué jeudi l'Agence européenne des frontières, Frontex.
Selon l'agence, 228'240 entrées illégales ont été enregistrées au cours des neuf premiers mois de cette année, dont 33'380 en septembre.
La route des Balkans occidentaux continue d'être la plus empruntée, avec 106'396 entrées illégales sur neuf mois, soit une hausse de 170% par rapport à la même période de l'année dernière, a indiqué l'agence dans un communiqué. La route a été empruntée principalement par les migrants syriens, afghans et turcs.
La fréquentation de la route de la Méditerranée orientale a aussi augmenté pour la même période de 118%, et de 42% pour celle de Méditerranée centrale.
Nombre d'entrées illégales en baisse
Le nombre d'entrées illégales a baissé de plus de 30% sur la frontière orientale de l'UE, ainsi que sur la route de la Méditerranée occidentale, selon Frontex.
Le nombre de sorties de l'UE vers la Grande-Bretagne a augmenté de 68% à 52'720 sur neuf mois de cette année par rapport à la même période de 2021.
Plus de 11 millions de ressortissants ukrainiens sont entrés dans l'UE depuis l'Ukraine depuis le début de la guerre, a encore indiqué l'agence, ajoutant qu'un nombre important d'entre eux sont rentrés dans leur pays.